La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) et la représentation d’ONU Femmes Sénégal ont signé, ce mardi 7 octobre 2025 à Dakar, une convention de partenariat stratégique. Ce partenariat vise à renforcer la promotion et la protection des droits des femmes et des filles au Sénégal, à travers une mutualisation des efforts entre ces deux institutions.
Cet accord s’inscrit notamment dans le cadre de la promotion et de la ratification de la Convention de l’Union africaine sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles, tout en intégrant les enjeux liés à la protection des droits catégoriques.
En unissant leurs forces, ONU Femmes, l’entité onusienne dédiée à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes, et la CNDH, institution indépendante chargée de veiller au respect des droits humains au Sénégal, s’engagent dans un partenariat porteur d’espoir et d’actions concrètes pour un changement durable.
La présidente de la CNDH, le Professeur Amsatou Sow Sidibé, a expliqué que cette convention, adoptée en février 2025 par l’Union africaine, est un instrument juridique contraignant destiné à combler les lacunes en matière de protection des femmes et des filles africaines. « Elle traite des violences faites aux femmes, mais également de la protection des droits des personnes vivant avec un handicap », a-t-elle souligné, ajoutant que la ratification par le Sénégal demeure une étape cruciale pour renforcer la prévention, la prise en charge et la répression des violences basées sur le genre.
Le Professeur Sidibé a aussi mis en lumière les chiffres alarmants révélés par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) : « 31,9 % des filles âgées de 15 ans et plus sont victimes de violences, un chiffre qui reste sous-estimé car beaucoup de cas restent cachés. »
De son côté, la représentante résidente d’ONU Femmes Sénégal, Mme Arlette Mvondo, a salué la signature de cette convention comme une prolongation du message du président de la République lors de la 80ème session de l’ONU à New York. Elle a rappelé que cette année correspond également à la célébration de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies, axée sur les questions de paix et de sécurité.
Mme Mvondo a indiqué que, bientôt en collaboration avec le ministère de la Famille, de l’Action sociale et de la Solidarité, un bilan du premier plan d’action national sera dressé avant de lancer le second plan.
Les domaines prioritaires de cette coopération sont :
– Le plaidoyer pour la ratification de la Convention de l’Union africaine sur l’élimination de toutes les formes de violences contre les femmes et les filles ;
– L’appui institutionnel à la réforme législative en cours au Sénégal, notamment sur le code de la famille et le code de l’enfant ;
– Le suivi des engagements internationaux et régionaux du Sénégal dans le domaine des droits des femmes.
Mme Mvondo a insisté sur le caractère ambitieux de ce chantier, rappelant que le changement social lié aux droits humains demande du temps et l’engagement collectif : « Il est crucial de fédérer autour de nous les partenaires clés pour avancer significativement. »