Dakarmidi – CNG, revoie ta copie ; Lac de Guiers 2, sois fier des questions soulevées !
Pourquoi cette dernière sanction ? Certes on a l’habitude de dire que « la loi est dure, mais c’est la loi » ; mais permettez-moi d’y ajouter à condition que celle-ci ait du vrai sens. Les propos tenus par Lac de Guiers 2 (LG2) après son combat contre Modou Lô peuvent être condamnés, mais pas à cette hauteur ou de cette façon ; puisque les différents sujets soulevés par le concerné sont tellement vrais à bien des égards.
Quand LG2 s’insurge contre la façon dont il a perdu le combat par des sorties induisant avertissements, il a dans le fond raison. On ne peut pas refuser de faire la part des choses entre « sorties délibérées » ou « choisies » et « sorties par contrainte » et/ou « subies » (à la suite d’une blessure ; dans la foulée d’une action, souvent induite d’ailleurs par un des adversaires…) pour faire perdre aussi facilement les lutteurs. Pourtant, dans ce combat, une seule sortie pouvait être considérée comme « délibérée » (les autres étant clairement dans la foulée des actions) et cela a été bien expliqué par le « coupable de cette soirée » (du sable dans les yeux) et confirmé par les images, encore aisément retrouvables sur le net. D’ailleurs, il lève bien la main en reculant pour sortir de l’enceinte.
Ce qui est plus écœurant cependant, ce sont les montants que le CNG défalque (15 % par sortie) sur les reliquats des cachets des lutteurs et que LG2 a, avec la dernière énergie, fustigés. Je me demande si le CNG est réellement « conscient » (et je pèse bien ce mot) de la non modicité de ces montants ? Ces gens savent-ils exactement ce que l’on appelle « effet taux » ? Ils n’ont qu’à demander aux fiscalistes, s’ils l’ignorent vraiment. 15 % de perte pour chaque sortie (comme l’expliquait un des leurs, après la sortie médiatique de LG2, pour chercher à démontrer la générosité du CNG qui, dans ce cas précis avec 3 sorties, n’aurait finalement appliqué que 2 fois ce taux, soit 30 %), c’est exorbitant ! Imaginez que vous fassiez 3 sorties, vous seriez logiquement amené à leur céder quasiment la moitié de votre reliquat (45 %) ? Il faut, à mon humble avis, très vite revoir ce taux fixe, qu’il soit « appliqué par sortie » ou « appliqué avec légère indulgence ». Je leur propose, comme on le fait souvent en fiscalité, d’appliquer des taux (ils peuvent être progressifs ou régressifs) variant selon les montants des reliquats, qui joueraient ici les rôles des bases fiscales et surtout d’éviter d’aller jusqu’à des proportions aussi importantes. Rien que le simple taux de 15 %, utilisé dans un pays comme taux unique d’impôt sur les sociétés, ferait fuir des entreprises ou les inciterait à faire de l’optimisation fiscale ; à plus forte raison s’il est multiplié par 2, voire par 3 ou plus ! Je pense même que c’est totalement injuste d’appliquer cette sanction (au perdant), si un combat est dénoué au nombre d’avertissements reçus. En effet, si nous prenons le cas de LG2, il perd, comme le prévoit le règlement, ce combat à cause des avertissements reçus (1ère peine au profit de l’adversaire) ; de surcroît, il est privé de 30% de son reliquat (2ème peine, au profit cette fois-ci du CNG). N’est-on pas là déjà dans ce que l’on appelle en droit « la double peine », quasi abandonnée dans les régulations, voire législations modernes ? « Non bis in idem » (traduisez « Interdit de poursuivre, de condamner ou de sanctionner une personne deux fois pour les mêmes faits »), dit pourtant l’adage. Il fait une sortie médiatique pour condamner tout cela, il prend 1 an ferme de suspension (même pas du sursis !), synonyme, selon moi, d’une 3ème peine. Tout ça me paraît sincèrement disproportionné !
Le CNG doit comprendre que ces lutteurs, dits VIP, ont généralement 1 combat dans l’année et s’il se permet de leur « soutirer » ces montants exorbitants, rien que par rapport à la façon dont ils ont lutté, qu’est-ce qui va leur rester au final, surtout s’ils déduisent les dépenses énormes d’avant combat et donnent une part aux entourages (famille.s., écurie, fans…) ; sans oublier les impôts annuels à verser à l’État (impôt sur le revenu, par exemple) ? Cher CNG, « li day xawa nuro waay, liñuy ne: “Golo di bey, babun di dunde” ! »
Christian MINGOU (amateur)