Dakarmidi – Me Mame Adama Gueye, initiateur de la plateforme pour sécuriser les élections, explique les dispositions que compte prendre l’opposition dans une logique d’inclusion participative et consensuelle pour des élections transparentes. Dans un entretien accordé à Sud Quotidien, l’ancien Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Sénégal croit dur comme fer à un projet de hold-up électoral engagé par le pouvoir.
« La fraude est une manière de fausser le résultat d’une élection. Il existe plusieurs manières de fausser le résultat. Si on prend les élections législatives de juillet 2017, tout le monde a constaté que plus d’un million de Sénégalais n’ont pas eu leurs cartes d’électeur. L’élection peut être faussée de cette manière. Sur un fichier électoral de 6 millions de personnes, qu’un nombre aussi important ne puisse pas voter, n’est-ce pas une manière de perturber le jeu électoral ? L’intention frauduleuse résulte du fait que, avant cette élection, il y avait un certain nombre de choses qui ont été constatées » a t-il expliqué.
A l’en croire, le gouvernement avait délibérément fait les choses de telle sorte que les zones où il estimait avoir un électorat favorable, les gens ont reçu leur carte de manière relativement satisfaisante. « Dans d’autres zones, ce n’était pas le cas et le jour de l’élection, on a encore un fait indiscutable à Touba. A Touba qui est une zone peu favorable au pouvoir en place, l’élection a été sabotée, parce que les bureaux de vote ont été ouverts très tardivement. Ce sont des actes qui montrent qu’on peut effectivement frauder encore dans le pays. Il ne s’agit pas simplement de fiabilité théorique d’un fichier électoral. Le processus électoral dépasse le fichier. Ça commence en amont du vote et ça continue en aval du vote. Donc, dans tout ce processus, il y a possibilité de frauder », renseigne l’Initiateur de la plateforme pour sécuriser les élections, Me Mame Adama Guèye.
La raison pour laquelle l’avocat a émis des inquiétudes sur les élections « parce qu’il n’y a pas la transparence. L’élément fondamental pour l’élection c’est la carte d’électeur. Aujourd’hui, personne ne peut vous donner une situation fiable sur la distribution des cartes d’électeur alors qu’on a dépensé 52 milliards pour établir les cartes. C’est la raison pour laquelle nous pensons qu’il est tout à fait possible de frauder au Sénégal. »
La rédaction