L’absence de réaction à ce jour de la Douane sénégalaise après la sortie en début de semaine, dans Soir d’Info sur TFM, de l’ancien douanier Alioune Badara Ndao qui y avait démonté les accusations des gabelous contre l’homme d’affaires Khadim Ba incarcéré à Rebeuss depuis le 3 octobre 2024 laisse perplexe, ce d’autant que les travaux d’un cabinet d’expert sollicité par le juge d’instruction blanchissait le même homme d’affaires.
Les propos tenus par l’ancien douanier Alioune Badara Ndao sur les accusation de la Douane sénégalaise laissent difficilement indifférent ce d’autant qu’ils devraient claquer dans le Centre médico-social des Douanes ou encore Ecole des Douanes pour ne pas dire Camp des douaniers, lieu par excellence du rôle important aussi dans la formation des agents des douanes que dans le soutien médical aux populations environnantes. Aspect médico-social sur lequel on devrait s’appesantir davantage pour une relation douane-population plus soutenue.
A bien écouter M. Ndao dans cette affaire concernant M. Khadim Ba, les termes douaniers concernant le langage spécifique utilisés par les professionnels des douanes et le commerce international pour décrire les procédures, les documents et réglementation liés au passage des marchandises à travers les frontières ont souffert d’accusations gratuites.
« Ce n’est pas Khadim Ba qui doit être poursuivi s’il y a infraction, mais la SAR (Société Africaine de Raffinage) qui est importatrice et le transitaire. Khadim Ba n’est pas importateur, encore moins déclarant en Douane, pourquoi lui faire endosser des faits, en l’accusant d’importations sans déclaration, alors que les cargaisons dont la Douane dit n’avoir vu nulle trace, ont bel et bien été déclarées par la SAR. », avait martelé à l’émission Alioune Badara Ndao.
Le même Alioune Badara Ndao assénant devant nous que ses « états de service sont reconnus et salués par ses pairs qui me respectent » d’aller plus loin en soutenant à l’émission que « dans cette affaire, la Douane a inventé des infractions pour les coller à l’homme d’affaires ».
La question est de savoir si la Douane sénégalaise peut rester silencieuse après cette sortie d’un ancien agent à la retraite soutenant qui plus est avec force que « la rédaction des PV est entachée d’irrégularités », faisant « que ces documents doivent être déclarés nuls », parce que « la Douane s’est complètement fourvoyée et s’entête à préserver son honneur, avec des arguments fallacieux et le président de la République devrait arrêter cette mascarade, qui porte préjudice à l’économie du pays, au-delà de la personne de Khadim Bâ » ?
Ajoutant qu’en plus de cette déclaration, qu’aucune loi n’obligeait Khadim Ba à rapatrier ses bénéfices et commission. Apportant pour preuve la décision de la BCEAO, en 2024, d’intégrer désormais cette obligation.
Sur quelle base légale antérieure alors s’est fondée la douane pour porter cette accusation sur le rapatriement ?
Cette sortie de l’ancien agent de la douane attend réponse ce d’autant que l’affaire prend une tournure beaucoup plus complexe quand on sait qu’un proche de l’homme d’affaires privé soutenait qu’un « rapport d’expertise de 143 pages réalisé par un cabinet (Cecogex) à la demande du président du Collège des juges d’instruction démonte une grande partie des infractions reprochées à Khadim Ba ».
Si, comme l’a révélé le rapport de l’expert commandité par le président du pool des juges, les faits reprochés à Khadim Ba ne sont pas avérés et que par ailleurs les prises de position sans compromis de l’ancien douanier Alioune Badara Ndao sonnent justes pour ne pas susciter de réponses, sur quelles bases, le juge maintient l’homme d’affaires en prison.
Charles FAYE