L’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP) a organisé un atelier national de concertation axé sur l’accès des entreprises du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP) à la commande publique, dans l’optique de renforcer leur compétitivité et leur intégration dans les grands projets publics. L’événement a été présidé par le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, M. Yankoba Dièmé, en présence du Directeur général de l’ARCOP, Dr Moustapha Djitté, du président du SNBTP, M. Abd El Kader Ndiaye, et de nombreuses parties prenantes du secteur.
Représentant près de 30% des investissements publics et générant plus de 200 000 emplois directs, le secteur BTP joue un rôle central dans le développement du Sénégal. Malgré cette importance, l’accès des entreprises locales à la commande publique demeure limité, particulièrement dans les grands projets d’infrastructures.
Dans ce contexte, l’atelier a permis d’ouvrir une réflexion collective autour de plusieurs objectifs :
Promouvoir l’expertise locale et renforcer sa compétitivité,
Identifier les barrières à l’accès aux marchés publics,
Examiner les dispositions réglementaires existantes,
Proposer des mécanismes de suivi-évaluation,
Définir des recommandations concrètes pour une meilleure participation des BTP nationaux.
Dans son allocution, le ministre Yankoba Dièmé a réaffirmé l’engagement du gouvernement, sous l’impulsion du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, à promouvoir une commande publique plus inclusive. « Le secteur BTP est un levier puissant de création d’emplois, de transfert de compétences et de souveraineté économique », a-t-il déclaré. Il a également salué la collaboration entre l’ARCOP et le Laboratoire National de Référence des BTP (LNR-BTP), en cours de modernisation pour introduire des normes techniques obligatoires dans les marchés publics.
Pour Dr Massamba Djitté, Directeur général de l’ARCOP, il est urgent de repositionner stratégiquement les entreprises locales dans la commande publique : « Trop longtemps, les parts de marché ont été dominées par des entreprises étrangères, parfois au détriment d’une croissance réellement inclusive », a-t-il regretté.
Il a plaidé pour une meilleure exploitation des instruments juridiques existants, comme les offres spontanées, la préférence nationale, ou les mécanismes de contenu local, encore trop peu utilisés par les opérateurs locaux.
Intervenant à son tour, le président du Syndicat National du BTP, M. Abd El Kader Ndiaye, a souligné la faible part des entreprises locales dans les marchés publics. « Nous ne prônons pas l’autarcie, mais une ouverture équilibrée. Les parts de marché doivent mieux refléter la capacité de notre secteur », a-t-il déclaré. Il a également appelé à un dialogue structuré et ouvert pour corriger les dysfonctionnements internes et externes affectant les performances des entreprises nationales.
À l’issue de l’atelier, plusieurs résultats sont attendus :
Une meilleure compréhension des défis structurels du secteur,
Des recommandations concrètes pour améliorer les mécanismes d’attribution,
La mise en place d’un système de suivi-évaluation, afin d’assurer l’impact durable des mesures adoptées.
Cette initiative s’inscrit pleinement dans la Vision Sénégal 2050 et la volonté de faire de la commande publique un véritable levier de transformation économique, au service d’un secteur privé local fort, compétitif et créateur de valeur.
