Un Atelier de partage du protocole de collaboration multisectorielle et des outils de prise en charge harmonisés, a été tenu hier lundi 15 décembre 2025, à la suite des 16jours jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles ».
Cet atelier a réuni Madame la Représentante de l’UNFPA, Madame la Représentante d’ONU FEMMES, Madame la Représentante de l’UNICEF,
Madame la Représentante de la Coopération Belge, des représentants des ministères sectoriels et services techniques, et des représentants des partenaires au développement.
« Cette rencontre revêt d’une signification toute particulière car elle intervient quelques jours après la clôture de la campagne « des 16 Jours d’Activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles », une période de mobilisation intense dont l’écho doit se prolonger au-delà de sa durée officielle », martele M. Mountaga Ba, secrétaire général du ministre de la famille, de l’action sociale et des Solidarités.
« La lutte contre la violence à l’égard des femmes et filles est donc l’affaire de tous: Etat, Société civile, partenaires au développement, leaders religieux, chefs coutumiers, réseaux de femmes et de jeunes, artistes, sportifs, influenceurs, médias, etc.
Chaque citoyen, chaque acteur, chaque organisation, chaque communauté, a un rôle déterminant à jouer.
Malgré notre engagement résolu, notre pays, le Sénégal, terre de paix et de solidarité, est toujours confronté à une réalité indéniable et inquiétante: celle des violences faites aux femmes et aux filles dont l’ampleur continue de nous interpeller » dit il
« L’augmentation des cas de violences et de pratiques néfastes reste préoccupante, avec un taux qui est passé de 27% à 31,9% au cours des cinq dernières années.
Plus dramatique encore, les cas de féminicides augmentent; durant l’année 2025, nous avons déploré huit (08) cas. La plus jeune victime n’était âgée que de 12 ans.
Ces chiffres poignants nous rappellent avec force que la problématique des violences faites aux femmes et aux filles est au cœur de notre actualité. Elle nous engage surtout à en faire une priorité nationale, conformément aux orientations stratégiques de l’Agenda national de Transformation Sénégal 2050, dont l’Axe 2 portant sur le capital humain de qualité et l’équité sociale, met un accent particulier sur le renforcement des droits et la protection des femmes et des filles.
C’est dans cette dynamique que l’État du Sénégal, fidèle à son engagement en tant que signataire d’instruments juridiques internationaux majeurs en matière de droits humains, a déployé des efforts significatifs pour créer un environnement légal et institutionnel plus favorable.
Malgré les multiples avancées caractérisées par la mise en place d’un dispositif légal et institutionnel solide, les résultats obtenus ne militent malheureusement pas encore en faveur d’une pleine maîtrise du phénomène. Des défis importants demeurent, particulièrement dans les mécanismes de prévention et de prise en charge », poursuit M. Le secrétaire général du Ministère de la famille.
« À cet égard, le déficit de centres de prise en charge pour les victimes/survivantes constitue notre principal défi.
C’est pourquoi le Ministère de la Famille, de l’Action sociale et des Solidarités s’est résolument engagé dans la construction de Centres d’Accueil Unique pour garantir aux victimes et survivantes une prise en charge holistique et intégrée :
•un centre national, financé à 100% par l’État, est en cours de construction à Grand-Yoff et sera bientôt réceptionné.
•Trois autres centres d’accueil unique ont déjà été construits et inaugurés dans les régions de Kaolack, Fatick et Kaffrine, avec l’appui de notre partenaire ENABEL.
Cependant, comme l’a révélé une étude socio-anthropologique récente sur les violences sexuelles, menée avec l’appui d’Enabel, l’absence d’harmonisation des outils de référence et de contre-référence disponibles constitue une entrave majeure à l’efficacité et à l’homogénéité de cette prise en charge.
C’est d’ailleurs face à ce constat qu’il a été mené un travail de fond visant la standardisation de la réponse nationale face aux violences faites aux femmes et aux filles et l’assurance d’une prise en charge globale, intégrée et harmonisée pour les victimes/survivantes.
Cet effort concerté a abouti à la production de deux instruments de référence:
1. le protocole de prise en charge par type de violences, assorti de ses annexes détaillées: les outils, la prise en charge psychosociale, l’arbre appui juridique et l’arbre appui médico-légal.
2. le protocole de collaboration multisectorielle, signé par les Ministères de l’Intérieur, de la Justice, des Forces armées, de la Famille et de la Santé, visant à garantir aux victimes admises dans les Centres d’Accueil Unique une prise en charge globale et intégrée en facilitant la collaboration entre nos différents services étatiques.
La production de ces documents est l’aboutissement d’un travail multisectoriel, un travail rigoureux et une réponse directe aux insuffisances constatées, notamment l’absence d’harmonisation des interventions.
Ces protocoles et outils sont très chers à Madame la Ministre, car ils matérialisent sa volonté d’assurer une prise en charge globale et intégrée des victimes. Elle a pris toutes les dispositions nécessaires pour mobiliser toutes les parties prenantes, notamment les Ministères de l’Intérieur, de la Justice, des Forces armées et de la Santé, dont l’implication est indispensable pour garantir l’efficacité des centres d’accueil unique.
Nous sommes convaincus, connaissant votre expertise avérée et votre engagement sans faille, que chacun des participants à ces travaux repartira avec une connaissance pratique parfaite et une maîtrise complète des outils harmonisés de prise en charge des Victimes/survivantes de violence.
Ces instruments seront d’ailleurs utiles à l’ensemble des acteurs, y compris ceux qui ont initié et gèrent déjà des centres d’accueil.
C’est l’occasion pour moi de saluer et de remercier, au nom du Ministre et de toutes les autorités, tous les intervenants de terrain – les professionnels de la santé, du droit, de l’action sociale, et les associations dont l’engagement quotidien et souvent silencieux auprès des victimes est d’une valeur inestimable.
Pour maximiser l’impact de nos efforts, je recommande vivement à la Direction de la Famille et aux autres services concernés de s’engager résolument dans la mise en place d’un cadre de collaboration structuré impliquant également les centres d’accueil privés.
L’apport de ces structures non étatiques est incommensurable. Leur alignement aux standards de qualité et aux procédures de ce dispositif national harmonisé est la clé pour assurer une couverture holistique sur l’ensemble du territoire.
L’éradication des VBG est une œuvre de longue haleine qui exige l’union de nos efforts. C’est seulement en harmonisant nos pratiques et en renforçant notre collaboration que nous pourrons offrir aux survivantes la dignité et le soutien holistique qu’elles méritent, Conclut M. Mountaga ba, secrétaire général du Ministère de la famille, de l’action sociale et des Solidarités.
