« Vous ne pouvez imaginer la douleur, la souffrance que nous, ses frères, ses enfants, vivons tous les jours. » La voix du docteur Alexe Nicodème Tabar, membre du comité de gestion de crise, tremblait de colère et de chagrin, dimanche 16 novembre, au sortir d’une messe en hommage à Didier Badji et Fulbert Sambou.
Presque trois ans jour pour jour après la disparition des deux militaires, le 18 novembre 2022, la douleur est toujours aussi vive. Leurs proches, habillés de noir et scandant « Non à l’oubli », ont défilé pour rappeler que sans vérité, il ne peut y avoir de paix. Leur colère est d’autant plus forte qu’ils se sentent abandonnés par l’État. « On n’a pas vu l’État, on n’a vu personne ! Et on nous parle de réconciliation ? Non, non et non ! On ne veut pas de réconciliation sans vérité, sans justice ! » a lancé le Dr Tabar.
Alors qu’un homme, Jérôme Bandiaky, a été inculpé dans cette affaire la veille de la marche, cette annonce n’apaise pas les cœurs. Pour ces familles en quête de réponses, la question cruciale demeure : si cette personne est coupable, a-t-elle agi seule ? Leur combat pour la vérité totale continue, et une nouvelle marche est prévue ce mardi 18 novembre, pour que l’oubli ne l’emporte jamais.
