Personne n’a été surpris de la mise à l’écart de monsieur Ousmane Diagne du gouvernement dit de rupture où il occupait jusqu’ici le portefeuille de la justice.
Ce Thièssois de souche magistrat émérite procureur emblématique et imperturbable s’était en effet fait remarquer durant sa carrière par sa délicate obsession à observer et à faire observer les règles de fonctionnement de cette importante institution qu’est la justice, à laquelle il appartient en tant que breveté de l’école d’administration et de magistrature ENAM.
Refusant à chaque fois de courber l’échine de se plier ou de se conformer aux injonctions d’où qu’elles viennent remettant en cause la liberté des magistrats de dire le droit selon leur intime conviction en parfaite concordance avec les règles qui les régissent.
Tenter par l’intimidation la menace l’invective ou par toute autre argutie de faire capituler un Thièssois ,un vrai , en le poussant à la faute , à renier ses convictions profondes , à vendanger les qualités structurantes du type qu’il représente, qualités gisant au plus profond de lui, et qui ont nom empathie, dignité courage,loyauté,fierté, est bien évidemment une entreprise pour le moins difficile, à la limite impossible.
Ousmane Diagne en a démontré la preuve palpable irréfutable dans un calme olympien congénital une courtoisie légendaire une dignité à fleur de peau et une fierté en bandoulière. Ce faisant, il a honoré Thiès et rétrocédé dans une élégance exemplaire à la capitale du Rail ce que la ville aux deux gares lui a gratifié comme qualités essentielles du leader au service de son pays et de son peuple.
Inflexible aux secousses des dernières passes d’armes illustratrices de son refus catégorique, de plier sous la menace, il est resté impassible droit dans ses bottes, et à refusé d’accéder aux injonctions et d’obtempérer aux sommations diaboliques, inacceptables pour un magistrat d’élite de son calibre. Cette attitude courageuse aura surpris et désorienté ses adversaires alors que ses concitoyens Thièssois qui le connaissent bien et qui s’y attendaient plus ou moins s’en félicitent et accueillent cette décision avec circonspection , mais comme une délivrance face à l’incompatibilité criarde d’humeur.
L’homme ne l’ignorait pas . Il savait même de science sûre, de par sa grande expérience de l’administration qui n’a plus de secret pour lui, et dont il a arpenté les plus hautes marches pendant que ces comptenteurs du jour n’étaient pas, que son refus d’exécuter ou d’obéir sans réserve au delà de toute indiscrétion administrative et en marge des usages conventionnels habituels, à des ordres surréalistes proférés sans retenue compromettraient considérablement ses chances de poursuivre l’exercice de sa charge gouvernementale. Il savait surtout orfèvre en la matière que ces ordres étaient contraires à l’éthique et à la morale qui fondent toute décision de justice digne de ce nom.
Alors que son rang tout comme sa dignité lui enjoignent formellement la probité et la droiture et lui ferment à l’opposé l’ouverture à toute attitudes ou décisions compromettantes.
En cela Ousmane Diagne incarne bien le type Thièssois; Ce type adorable disponible mais inflexible sur ses valeurs caractéristiques et dont est dépositaire cette ville de refus d’histoire et de vertus cette cité merveilleuse cosmopolite où le métissage biologique synthèse du brassage ethnique multidimensionnel et de l’immense diversité culturelle sous jacente a accouché d’un melting-pot qui aura forgé la forte personnalité du Thièssois. Merci jeune frère pour cette fascinante leçon de vie . Demain fera jour.
Ousseynou Keita