Par Mouhamed Ben Diop
Le gouvernement vient de publier le projet du budget de 2026 (LFI) qui mérite une analyse rigoureuse afin d’alerter les Sénégalais.
Les hypothèses de croissance (PIB +5%, déficit à 5,37% du PIB) s’inscrivent dans une trajectoire de consolidation budgétaire, visant à réduire le déficit à 3% d’ici 2027 conformément aux critères de l’UEMOA. Néanmoins, le volume d’investissement et l’augmentation des recettes fiscales reposent sur la mise en œuvre de nouvelles taxes (jeux, mobile money…) et une mobilisation accrue des recettes, qui pourraient heurter les acteurs économiques et accroître la pression fiscale (taux projeté à 23,2% contre 19,3% en 2025). Le recours massif à l’emprunt pour le remboursement (4 307,4 milliards FCFA) expose le trésor à une vulnérabilité en cas de hausse des taux ou de ralentissement de la croissance.
La LFI 2026 met l’accent sur la rationalisation des dépenses courantes et une sélection rigoureuse des investissements publics. Toutefois, l’augmentation des dépenses en capital, principalement financée sur ressources internes (1 448,9 milliards FCFA contre 880 milliards en 2025), crée un risque de surchauffe budgétaire si la mobilisation des recettes ne suit pas.
Incohérences flagrantes et posture politique :
– On nous promet la « souveraineté » mais le Sénégal contracte pour plus de 6 000 milliards de FCFA d’emprunts, dont 70% servent uniquement à rembourser les arriérés des années précédentes. Où est la rupture ?
– On annonce une croissance à 5% alors que la pression fiscale explose de 19% à 23%, étranglant les familles et les PME. C’est l’illusion de la relance par la matraque fiscale !
– Des investissements massifs annoncés, mais financés principalement sur des recettes internes hypothétiques et des taxes sur la misère : mobile money, tabac, jeux, véhicules, or, riz… Le peuple trinque, l’État encaisse !
Engagements irréalistes, slogans creux :
– 35 nouveaux centres de santé, 23 centres de formation, dizaines d’universités : qui va régler la facture si les ressources extérieures s’effondrent et que l’exécution des projets reste un vœu pieux ?
– On veut « réduire le déficit à 3% du PIB en 2027 », alors que le déficit réel reste scotché à plus de 5% et la dette publique dépasse 119% du PIB. Ce n’est plus de l’optimisme, c’est du mirage!
– Le plafond d’emplois de la fonction publique monte chaque année, on « rationalise » en recrutant plus : cherchez l’erreur !
– On nous vante la transparence, le JJJ, et la traçabilité budgétaire alors que des milliards sont toujours noyés dans des lignes de transferts et que les organismes sans agent comptable continuent de prospérer sous le radar.
Manque de soutien et lâchage international:
– Les dons extérieurs en baisse de 25%, les financements étrangers stagnent. Où sont nos partenaires quand le Sénégal lance ses mégaprojets ?
– On a remplacé la coopération par le « bricolage budgétaire ». Où sont passées les grandes promesses de retour de la Chine, Turquie, les Emirates.?
– Discours sur la « compétitivité africaine » et l’engagement panafricain » : c’est bien beau, mais qui nous soutient concrètement sur le plan financier et opérationnel ?
En conclusion;
– On nous vend la souveraineté, mais on s’enchaîne à la dette ! »
– Derrière la relance, c’est le citoyen qui paie le prix fort ! »
– Le budget est un château de cartes construit sur des promesses internes et des taxes sur la précarité ! »
– Le gouvernement promet l’avenir, mais il hypothèque le présent des Sénégalais ! »
– L’État prône la rupture, mais persiste à fonctionner sur l’emprunt et les transferts non tracés ! »
– Nos partenaires nous lâchent, le gouvernement bricole, le peuple trinque !
Face aux illusions budgétaires et à la fuite en avant de la dette, rester silencieux sur ces failles structurelles me rendrait complice. L’heure est venue d’agir avec lucidité et courage.
Le vrai changement c’est maintenant !
Je m’engage à remettre la transparence, la souveraineté et le bien-être des Sénégalais au cœur de l’action publique, pour bâtir enfin un avenir solide et juste pour notre nation.
Vous le méritez peuple sénégalais ! Le pays en a besoin et nous y arriverons Inchallah avec conviction ak Pass-Pass bo weer!
Dr Mouhamed Ben Diop
Ingénieur financier
PhD Finance internationale
PhD Leadership et Intelligence stratégique
MBA Risk Management & Control
MBA Droit des Affaires et fiscalité internationale