Le Président Senghor disait souvent que le français est une langue mielleuse. En lisant voltaire, Victor Hugo, David Diop, Bernard Dadié et tant d’autres laudateurs aux accents savoureux, on ne peut que lui donner raison. Mais en écoutant aussi Kocc Barma Fall, Ndamal Gossass, Khalima Diakhaté Kala et bien d’autres puristes de la langue wolof, on tombe d’admiration devant celle-ci avec ses nuances et ses voluptés.
Modou Fall de l’émission les grandes gueules de la chaîne SENTV est sorti pourrait on dire de la fabuleuse école de ces chevaliers aux accents fantastiques bien aromatisés. Modou Fall est vraiment un spécialiste de cette langue juteuse qu’il sait manier avec un art hors du commun. Sa description de madame Aïda Mbodj est si enivrante, si prenante comme un essaim d’abeilles, qu’on ne peut s’empêcher de l’écouter avec emphase.
En Baol-Baol qu’il est, il sait tisser les mots avec une succulence enthousiasmante. Face au micro, à l’instar d’un professeur de chaire, il se lance dans des envolées lyriques ou le bon sens côtoie l’irréel. C’est un chroniqueur attachant qui se meut dans des tournures de phrases que rien ne peut brider. Son allant et son alacrité sont tels qu’il semble parfois incompris par ses vis-à-vis.
Sacré Modou Fall
Doyen Majib Sène