J’écris beaucoup. J’écris sur tout ce qui bouge me dit-on. Et pourtant je me suis abstenu d’écrire et de prendre position publiquement sur ce qu’il est convenu d’appeler désormais l’Affaire Khalifa Ababacar SALL, député-maire de notre capitale. Parce que je gardais confiance en la Justice de mon pays. Puisque, dans la forme, la révélation d’une cabale politique vient de nous être donnée par l’aveu subséquent à la saisine du Président de l’Assemblée Nationale par le Procureur de la République, aucun Sénégalais de bonne Foi ne peut plus cautionner la détention d’un parlementaire sans la levée préalable de son immunité parlementaire qui court depuis l’installation de la 13eme législature. Et que personne ne vienne plus nous parler de caisse d’avance et autres arguties juridico-financières. Et que personne ne vienne nous débiter des articles du Code de procédure pénale. Il est maintenant établi que certains de nos magistrats piétinent le droit lorsqu’ils veulent contenter le Prince. C’est le début de la tyrannie et nul n’est plus à l’abri. La rupture de confiance entre la justice et ses administrés semble consommée. Car trop, c’est trop! Ne laissons pas les députés, pour l’honneur qui leur reste, conduire leur pair à l’échafaud sans bruit. La mobilisation de tous les démocrates sans frontières partisanes est une exigence. À défaut, il faudra tout simplement se demander: à qui le tour? Car, lorsque l’on peut traiter ainsi un allié qui a contribué à vous porter au Pouvoir, rien ne peut plus nous surprendre.