Dakarmidi – La présidente de la Commission de protection des données personnelles (CDP), Awa Ndiaye, a plaidé jeudi à Dakar pour que le travail de la structure qu’elle dirige soit mis en coordination avec l’action des cours et tribunaux.
« Il est évident que l’harmonisation de notre travail avec les cours et tribunaux est extrêmement important pour nous », dans un contexte marqué par la divulgation, régulièrement, de données personnelles relevant de la vie privée des citoyens.
« C’est quelque chose dans la remise, car de plus en plus, on se rend compte que les divulgations massives de données personnelles ou certaines atteintes à la vie privée se retrouvent dans les juridictions compétentes », a souligné Mme Ndiaye à l’ouverture d’un atelier de formation des magistrats de la Cour d’appel sur les données personnelles.
Selon Awa Ndiaye, les missions dévolues à la CDP et les possibilités d’action dont elle dispose « doivent être confortées d’une certaine manière par la réactivité des cours et tribunaux ».
« Il est important que nous ayons une harmonisation de notre travail et de notre point de vue avec ceux qui représentent la justice et qui font de façon effective la justice dans notre pays », a-t-elle indiqué.
« Nous avons voulu nous retrouver avec plusieurs magistrats pour voir comment mettre en œuvre l’application effective de la loi sur les données personnelles. C’est nécessaire car c’est une loi qui intègre un recours à la justice à un moment ou à un autre », a expliqué la présidente de la CDP.
Elle précise que l’objectif général de cette session de formation est de partager avec la Cour d’appel « la théorie et la pratique » de la protection des données personnelles au Sénégal.
« Toutes les juridictions du ressort de la Cour d’appel sont concernées par cette formation, soit 25 à 30 magistrats », a pour sa part relevé le premier président de la Cour d’appel de Dakar, Demba Kandji.
« Nous sommes juges et nous sommes tenus de comprendre. Nous ne pouvons pas avoir la légitimité de juger le autres si nous ne comprenons pas et c’est un besoin de comprendre ce qu’est les données personnelles qui visent la protection de notre liberté, de notre vie privée », a souligné le juge Kandji.
« Les magistrats sénégalais sont généralistes parce qu’ils sont appelés à tout comprendre, parce qu’ils sont compétents pour tout et ne sont spécialistes de rien », a-t-il indiqué.
Plusieurs thèmes sont au menu de cette session de formation qui va notamment comporter une présentation générale de la législation sur les données personnelles.
Elle va également traiter d’autres thématiques telles que données personnelles et cybercriminalité, ainsi que celle relative à la sécurisation des données personnelles.
Source : (APS)