Un nouveau drame sur nos routes. Deux vies ont été fauchées, dimanche, à la sortie du village de Guagué Chérif, sur l’axe Foundiougne–Passy, dans un accident aussi brutal que prévisible. Un véhicule communément appelé « Cheikhou Chérifou » s’est renversé plusieurs fois après l’éclatement d’un pneu usé.
Ces cars continuent de semer la mort et le deuil. Comme trop souvent, des familles ont perdu des proches parce qu’un pneu en fin de vie a lâché en pleine route. Des cris, du sang, des larmes, et la désolation d’une communauté déjà habituée à ces funestes scènes.
Alertés, les sapeurs-pompiers de Foundiougne, appuyés par ceux de Fatick, se sont précipités sur les lieux pour évacuer les blessés vers le centre de santé local. Mais une fois encore, il était trop tard pour deux malheureux voyageurs.
Combien de temps allons-nous encore fermer les yeux devant ce fléau des « Cheikhou Chérifou » ? Ces engins vétustes, transformés en cercueils ambulants, circulent sous nos regards, sans contrôle technique digne de ce nom, sans respect des normes de sécurité, et avec la complicité d’un système qui préfère détourner le regard.
L’accident de Guagué Chérif n’est pas une fatalité. C’est le résultat d’une négligence collective, d’une absence criante de régulation et d’une indifférence coupable. Chaque tonneau, chaque éclatement de pneu, chaque corps inerte sur le bitume devrait réveiller nos consciences. Mais au Sénégal, on attend toujours la prochaine tragédie pour verser des larmes et prononcer des discours creux.
Aujourd’hui, deux familles pleurent. Demain, si rien n’est fait, d’autres les rejoindront. Et toujours à cause de ces véhicules.