La Direction de la Qualité, de la Sécurité et de l’Hygiène hospitalières a organisé, ce mercredi 10 septembre 2024, un atelier de sensibilisation sur la résistance aux antimicrobiens (RAM).
Atelier a été présidé par Monsieur Serigne Mbaye ,représentant du ministre de la santé et de l’action sociale, et vu la présence de Dr Mame Awa Ndoye ,Directrice de la qualité de la sécurité et de l’hygiène hospitalières et du Professeur Moussa Seydi et des partenaires techniques et financiers.
Cette rencontre, qui s’inscrit dans la stratégie nationale de lutte contre les infections et la promotion de l’usage rationnel des antibiotiques, a réuni des professionnels de santé, des experts et des responsables hospitaliers.
L’objectif de cet atelier était de renforcer les connaissances et les bonnes pratiques en matière de prévention et de contrôle des infections, tout en sensibilisant sur les risques liés à la mauvaise utilisation des antimicrobiens. Les échanges ont porté sur les conséquences de la RAM, considérée aujourd’hui comme une menace majeure pour la santé publique mondiale, ainsi que sur les moyens de prévention, tels que l’hygiène hospitalière, la prescription raisonnée et la surveillance des résistances.
En prenant la parole, Dr Mame Awa Ndoye, Directrice de la Direction de la Qualité, de la Sécurité et de l’Hygiène hospitalières a rappelé son engagement à accompagner les structures sanitaires dans la mise en œuvre de politiques efficaces visant à réduire la propagation des bactéries résistantes et à protéger les acquis thérapeutiques.
Cet atelier constitue une étape clé dans la sensibilisation des acteurs de santé, mais aussi dans la construction d’une culture hospitalière axée sur la qualité, la sécurité et la prévention, pour mieux protéger les patients et renforcer la résilience du système sanitaire face à cette problématique mondiale.
Docteur Sadikh BADIANE, spécialiste en infectiologie et titulaire d’un diplôme en anti biologie-antibiothérapie, a alerté sur l’utilisation excessive d’antibiotiques dans les prescriptions médicales, qui pourrait favoriser une résistance à ces traitements.
« Notre comportement est un facteur favorisant la Résistance aux antimicrobiens (Ram). Au Sénégal, il y a relativement une prescription abusive de ces antibiotiques. 40% des prescriptions médicales contiennent des antibiotiques », a-t-il dit.
Il a précisé que l’antibiorésistance est un processus qui se manifeste lorsque des bactéries évoluent et deviennent résistantes aux antibiotiques utilisés pour soigner les infections qu’elles provoquent.
D’après le docteur Badiane, dans ce contexte, les patients présentent déjà une résistance aux antimicrobiens lorsqu’ils arrivent à l’hôpital. L’expert a aussi signalé une « une utilisation abusive des antibiotiques dans le secteur de l’élevage ». Il souligne donc l’importance d’une surveillance à tous les échelons, en raison de l’insuffisance d’hygiène et de nettoyage.
L’ancien interne hospitalier et expert en épidémiologie estime que le contexte africain se caractérise par une facilité d’accès excessive aux antibiotiques, une commercialisation illégale des médicaments et la présence de faux médicaments.
Il a discuté des raisons de la résistance aux antibiotiques, en mentionnant l’utilisation excessive d’antibiotiques, le fait que certains patients ne complètent pas leur traitement, le manque d’hygiène et une désinfection insuffisante.
Il estime également que les établissements de santé adoptent des pratiques inappropriées pour combattre les infections.
Confronté à cette situation, le docteur Badiane préconise une utilisation appropriée des antimicrobiens, ce qui devrait se manifester par « une meilleure efficacité » pour le patient tout en minimisant les effets indésirables.
Il souligne alors l’importance de prescrire les antibiotiques appropriés aux patients nécessitant un traitement, « au bon moment avec une indication appropriée et une bonne dose, c’est-à-dire la voie, le rythme, le respect de la posologie ».