Dakarmidi – Même brisé par la perte cruelle de son enfant, c’est le cœur d’une mère, débordant de tendresse et de compassion, qui a parlé dans la plaine de la Bekaa, se serrant face au refus irrévocable des autorités locales d’enterrer un petit syrien décédé dans l’incendie qui a ravagé, lundi 10 juillet, le camp de réfugiés où il avait trouvé asile.
Pour cette maman libanaise très éprouvée par la mort de son jeune fils, arraché trop tôt à la vie et à l’affection des siens il y a un an de cela, le veto d’inhumation opposé par l’ensemble des villages avoisinants était d’autant plus insupportable que les raisons invoquées étaient entourées d’un certain flou, pour ne pas dire totalement irrecevables.
Ni une ni deux, cette habitante de la vallée située dans la partie orientale du Liban a décidé de contourner cette interdiction formelle, afin d’offrir une sépulture digne de ce nom au petit garçon syrien disparu tragiquement. Epaulée par sa famille, elle a creusé la tombe de son propre fils, l’approfondissant pour que repose en paix un petit être dont la courte existence misérable fut jalonnée d’épreuves.
Admiratifs et remplis de gratitude, les réfugiés de la plaine de la Bekaa qui, pour la plupart, sont sans ressources et soumis à des conditions de vie épouvantables, ont réussi à ce que soient publiées sur Facebook les images touchantes de cette mère en train de mettre les mains dans la terre pour faire de la place au jeune défunt syrien.
« Une Libanaise ouvre la tombe de son fils, décédé il y a un an, pour y enterrer à ses côtés un garçon syrien qui est mort hier à cause du feu qui a éclaté dans un camp de réfugiés dans la vallée de la Bekaa, après que tous les villages ont refusé de l’inhumer dans leurs cimetières. », pouvait-on lire en légende.
Si cette maman a eu la gorge nouée devant le coeur de pierre des municipalités locales, les médias, pour leur part, n’ont pas caché leur perplexité quant au vrai motif qui se cache derrière une telle intransigeance officielle.
Oumma