Le Ministre de l’Éducation nationale (MEN), Monsieur Moustapha Mamba GUIRRASSY a procédé au lancement officielle des Assises nationales des daara, ce mardi 13 mai 2025 à l’Institut Islamique de Dakar. cette cérémonie marque le début d’un réflexions profondie et d’une concertation nationale visant à moderniser et intégrer pleinement les daara dans le système éducatif.
Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Diakher Faye, Président de la République, avait recommandé lors de la dernière édition de la Journée nationale des Daara (JND), la tenue des Assises des Daara. Ce qui a conduit à l’organisation de larges concertations devant conduire à des consensus forts et durables.Il est des instants rares où la nation se rassemble pour réaffirmer ce qu’elle a de plus précieux. Ce jour est de ceux-là.
« Nous voici réunis pour honorer, éclairer et projeter l’avenir des daara, ces institutions qui, depuis des siècles, forgent en silence les consciences, affermissent les âmes et façonnent l’esprit sénégalais dans sa profondeur la plus authentique.Parler d’éducation selon le modèle daara, ce n’est pas seulement parler de mémorisation ou de récitation. C’est parler de discipline, d’endurance, de résilience. C’est parler d’un apprentissage où l’on forme l’homme avant d’armer le citoyen, où l’on éveille à la patience, à la rigueur, à la maîtrise de soi. C’est parler de civisme, de patriotisme et de spiritualité. En vérité, parler des daara, c’est remettre au cœur de notre projet de société la question centrale de l’éducation aux valeurs, ces valeurs qui nous manquent tant et que l’on cherche souvent ailleurs, alors qu’elles ont toujours été là.L’éducation des daara, c’est aussi une école du « savoir devenir » : un espace où le caractère se forge, où l’humilité se cultive, où la capacité à faire, à créer, à servir, se développe au fil des jours. Derrière les savoirs disciplinaires transmis, se trament aussi des savoir-faire, des savoir-être et, bien souvent, des compétences professionnelles que notre temps redécouvre avec admiration.Alors posons la question, en toute sincérité : le modèle des daara ne serait-il pas, au fond, le modèle ? Un modèle à revisiter, à revitaliser, à revaloriser, non pour le figer, mais pour en révéler la puissance civilisatrice et sa fécondité pour l’avenir.À l’heure où l’on parle de gisements de pétrole, de gaz, d’or ou de zircon, n’oublions pas que le plus précieux des gisements du Sénégal est ailleurs. Il est dans le cœur des hommes et des femmes qui, dans le silence des daara, ont su transmettre la lumière du Coran », Nous dit M. Moustapha Mamba Guirassy, Ministre de l’éducation nationale
Selon lui »ces Assises lancées aujourd’hui ne doivent pas être un exercice d’apparat, ni une affaire de séminaire ou de conférence réservée aux experts. Elles doivent être enracinées dans le réel. Aller à la rencontre des acteurs, dans les régions, dans les daaras reculés comme dans les plus établis. Écouter, entendre, comprendre. Car c’est au plus près du terrain que se forgent les solutions durables.Dans cette démarche, les qualités humaines et les postures éthiques seront le boussole. Il nous faudra de la transparence dans les intentions, du respect dans les échanges, de l’écoute sincère, une rigueur républicaine dans la méthode, et surtout, une générosité de cœur et un sens élevé du don de soi. C’est à ce prix que nous pourrons bâtir ensemble un consensus fort, légitime et transformateur.L’intégration des daara dans le système éducatif ne saurait se faire en opposant les savoirs. Elle doit se faire en les articulant. Aux côtés du Coran et de la jurisprudence, les pensionnaires des daara doivent pouvoir accéder, s’ils le souhaitent, à la maîtrise de l’informatique, de l’anglais, de la pensée critique, des sciences modernes, sans jamais perdre leur ancrage spirituel. L’ouverture n’est pas dilution. Elle est élévation.Les daara sont une composante essentielle de notre mémoire collective et de notre avenir éducatif, mais ils s’inscrivent aussi dans un paysage spirituel plus vaste. En réaffirmant aujourd’hui notre engagement envers les daara, le Gouvernement agit avec la même volonté d’équité et de reconnaissance à l’égard de toutes les formes d’éducation religieuse présentes sur notre territoire. Dans le respect de notre diversité spirituelle, chaque expression de foi et chaque cadre éducatif confessionnel, quelle qu’en soit l’obédience, trouve sa place dans la construction d’une société sénégalaise harmonieuse, inclusive et fidèle à ses valeurs de tolérance ».
Le ministre termine ses propos en remerciant l’association des daara, les Imams, les ndongos daara, ndeyes daara etc….qui ont porté le flambeau de l’éducation spirituelle.
« Quallah continue de faire fructifier leurs œuvres »
Il reste à notre portée, si nous restons unis dans l’intention et cohérents dans l’action, permettre à chaque enfant du Sénégal d’accéder à une éducation qui éclaire la raison, renforce la loi ,développe les compétences et nourrit.
