Dakarmidi – Le dialogue politique occupe actuellement une place importante dans le débat public au Sénégal. Ce qui devait être une normalité dans une démocratie mature comme la nôtre; devient objet de polémique. On aime réinventer la poudre, cela nous passionne !
dialogue n’est pas une invention moderne. À travers l’histoire et dans la plupart des sociétés, le fait de rassembler des personnes pour les aider à surmonter leurs différences et à résoudre leurs problèmes, a toujours été une mission prestigieuse, généralement confiée à des individus expérimentés, à des anciens ou à des personnes respectées pour la qualité de leur jugement et leur sagesse.
Nous avons hérité au Sénégal, d’un pays où le dialogue et la compétition politique ont réglé toutes les crises majeures et on reste une exception en Afrique, par l’absence de guerres civiles et de conflits ethniques ou civils majeurs qui auraient rendu le pays ingouvernable. On a l’obligation de sauvegarder cet acquis.
Aujourd’hui, au vu de l’évaluation des dernières élections législatives, des couacs qui ont été notés et de la gestion hasardeuse du processus électoral qui a laissé des centaines d’électeurs et de primo votants en dehors de notre système démocratique, aller répondre au dialogue avec le ministre de l’intérieur reste une obligation et s’y soustraire serait irresponsable. L’opposition étant tenue d’y répondre avec responsabilité, car elle reste aussi le jardin de nos espoirs. Cette opposition par ces échanges que nous souhaitons plus fréquents, devrait faire l’effort de se rapprocher de la notion de responsabilité pour apprécier les enjeux en termes de responsabilité politique et gouvernementale plutôt que ce à quoi elle nous a habitués, par des postures pavloviennes anti-majorité.
Cette même responsabilité devrait pousser le ministre de l’Intérieur chargé de mener le dialogue, à considérer toutes les conditions posées par les deux pôles significatifs de l’opposition, traiter ces points avec diligence et impartialité, pour enfin, réussir à amener autour de la table toutes les parties. Le ministre de l’Intérieur a l’obligation d’œuvrer au mieux pour que l’opposition ait toutes les garanties raisonnables pour un dialogue franc, sincère et qui aboutira sur des mesures progressistes qui apaisent et rassurent tous les acteurs du jeu démocratique.
Si nous devenons sérieux et nous revenons à l’orthodoxie de ce que sont les institutions de notre République, on se rend vite compte que le dialogue dans son contenu et son agenda, doit être dirigé par le Président de la République.
De notre côté, nous avons toujours invité le Président Macky Sall, à initier et entretenir le dialogue avec toutes les parties de la Nation et en premier, son opposition la plus significative, sur des sujets d’ordre national qui engagent le Sénégal sur sa cohésion sociale, sa défense, sa sécurité ou sa recherche de consensus politique et électoral.
Nous prônons un dialogue continu, constant, franc et soutenu dans notre pays et à tous les niveaux tant avec les acteurs politiques mais aussi avec les corps intermédiaires du dialogue social, dans la recherche d’une solidarité sociale et d’un pacte de stabilité sociale durables.
Mohamed LY, Président Think Tank IPODE.