Au Mali, au moins 32 civils peuls ont été tués, samedi 23 juin, dans une attaque contre la localité de Koumaga, dans le cercle de Djenné (région de Mopti), où la tension restait vive ce dimanche 24 juin. Les assaillants portaient des habits de chasseurs traditionnels dozo. Les leaders de la communauté peule du Mali, citant des survivants de l’attaque, s’interrogeaient toutefois dans la matinée de ce dimanche sur l’identité réelle de ces assaillants.
Abdoul Aziz Diallo est le président de Tabital Pulaaku, la plus importante association des Peuls du Mali. A son domicile de Bamako, les informations sur les tragiques événements du terrain arrivent.
Koumaga, gros village du centre du Mali. C’est là, ce samedi, que les chasseurs traditionnels communément appelés « dozo », armés, arrivent.
« Ils ont encerclé tous les villages. Il y a les Peuls, il y a les Dogons, il y a les Soninkés, il y a les Malinkés et il y a d’autres personnes, mais ils ont ciblé les familles peules. Ils se sont mis à tuer. Ils ont tué. Ils ont tué… Ils ont tué des femmes, ils ont tué des enfants. Généralement, le matin, les gens sortent les animaux. Donc, tous les gens qu’ils ont trouvés dehors avec les animaux, même des petits enfants, ils les ont tués. Ils les ont froidement assassinés », précise Abdoul Aziz Diallo.
Deux élus du centre du Mali, interrogés séparément par RFI, confirment cette version des faits. Après l’intervention des assaillants, un bilan provisoire des victimes civiles a été établi.
« Actuellement, on a pu retrouver 32 corps et nous avons les noms. Il y a à peu près huit que l’on n’a pas retrouvés », rapporte Abdoul Aziz Diallo.
« Ce qui se passe est grave. Evitons les amalgames. Evitons de considérer tous les Peuls comme des terroristes jihadistes », a ajouté ce leader de la communauté peule du Mali. (RFI)
La Redaction