Dakar, 25 août 2025, est lancée la Semaine Combustibles Domestiques par le Ministre de l’énergie, du pétrole et des Mines, en compagnie du ministère de l’environnement et de la transition écologique, BMZ( Coopération allemande), Fond vert pour le climat, Enda Énergie, Enda Ecopop et Concept.
Lancée en 2020, le projet Promotion Of Climate-Friendly Cooking: Kenya And Sénégal a pour objectif principal d’accélérer la croissance et la transformation du secteur des foyers améliorés afin de réduire la consommation nationale de biomasse non renouvelable et les émissions de gaz à effet de serre.
Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le remplacement de foyers ouverts traditionnels par des foyers améliorés pourrait, à l’échelle mondiale, réduire de 0,6 à 2,4 gigatonnes la production d’équivalent CO, par an.
Au Kenya et au Sénégal, les foyers à feu ouvert de type << trois pierres>> et les fourneaux inefficaces restent des modes de cuisson très répandus: au Kenya, plus de 80% de la population utilisent la biomasse comme principale source d’énergie pour la cuisson et le chauffage, et au Sénégal cette proportion est de plus de 50%.
Grâce à l’adoption de la technologie des foyers améliorés, le potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) est donc élevé dans les deux pays; il pourrait empêcher l’émission de 25 mégatonnes (Mt) d’équivalent CO, d’ici à 2030.
Pour le partenaire technique et financier, La Coopération allemande » Le projet va considérablement augmenter le nombre d’utilisateurs de foyers améliorés parmi les populations rurales et les groupes les plus vulnérables des deux pays où il profitera directement à 11,23 millions de personnes. Au nombre des bénéficiaires, 1,91 million sont essentiellement des ménages ruraux dont 610 000 ménages dirigés par des femmes et 5,57 millions sont des enfants. Le projet limite considérablement la consommation de biomasse non renouvelable utilisée pour la cuisson des aliments.
Cette solution entraînera des réductions d’émissions de 6,47 Mt d’équivalent CO, pendant la durée du projet et une réduction supplémentaire d’environ 25 Mt d’équivalent CO, jusqu’en 2030. De plus, le recours à la technologie des foyers améliorés réduit également les risques de maladies respiratoires et le temps passé à collecter du bois pour la cuisson et le chauffage; il favorise indirectement les activités rémunératrices ».
Pour le ministre du pétrole et des énergies Le ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines, Birame Soulèye Diop, préconise “une démarche proactive” pour accompagner la mise en œuvre de la stratégie nationale des combustibles domestiques et biocarburants au cours de la période 2025-2035.
Cette stratégie récemment adoptée par le gouvernement sénégalais vise à répondre aux défis environnementaux, énergétiques et climatiques liés à la forte dépendance au bois-énergie et à la déforestation.
“Il nous faut avoir une démarche proactive à la limite agressive pour que tous ceux-là qui doivent en être informés et accompagner le mouvement global, puissent le faire”, a-t-il déclaré, lundi, lors de la cérémonie officielle d’ouverture de la Semaine des combustibles domestiques et biocarburants (25-28 août).
Cette initiative porte sur le thème ”Accès universel et équitable à une énergie de cuisson propre, durable et à moindre coût à l’horizon 2035”.
“Il ne faut pas avoir peur d’en parler même auprès de l’Eglise, du culte musulman, des familles religieuses pour renforcer la mission fondamentale de cette perspective durable”, a-t-il ajouté.
Selon Birame Soulèye Diop, la Semaine des combustibles domestiques “a pour ambition de rendre cette stratégie plus vivante et partagée” la transition vers des combustibles domestiques durables.
Elle vise également à “favoriser son appropriation par tous les acteurs concernés et en assurer une large diffusion sur tout le territoire. Cette transition doit être portée aussi par tous, en améliorant la communication et en cassant les cloisons imposées entre les différents opérateurs”, ajoute-t-il.
D’après le ministre de l’Energie, cette transition doit également être vue “comme une opportunité de créer de nouveaux emplois notamment pour les jeunes dans la fabrication, la distribution et la maintenance des équipements et améliorer la santé de millions de nos concitoyens ».
Un des objectifs poursuivis par la transition vers des combustibles domestiques durables concerne par ailleurs le renforcement de la souveraineté énergétique par le biais de la valorisation des ressources locales, incluant la réduction de la dépendance du Sénégal aux importations, ce qui devrait contribuer à “positionner le Sénégal comme un pays pionnier en Afrique de l’Ouest dans le domaine”.
Il a rappelé qu’au Sénégal, plus de 50% de la population reste dépendante du bois-énergie. “Chaque année, environ 40.000 hectares de forêts disparaissent en raison de la surexploitation, et plus de 85% du bois de chauffe est utilisé de manière non durable”, a-t-il déploré.
Il a plaidé pour une réduction progressive de l’utilisation du bois de chauffe et du charbon de bois, afin de préserver le capital forestier du pays et de renforcer la résilience des communautés face au changement climatique..
Il s’agit, à terme, d’aider à créer “des passerelles entre chercheurs, innovateurs, entrepreneurs et communautés, surtout de dégager des pistes d’action concrètes pour accélérer le déploiement des combustibles propres et durables”, a indiqué le ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines.