Le Syndicat Autonome des Enseignants du Moyen et Secondaire du Sénégal (SAEMSS) a tenu, ce samedi 27 septembre 2025, la réunion de sa Commission Administrative (CA). Un an et demi après la troisième alternance politique, cette rencontre a été l’occasion d’évaluer l’année écoulée et de tracer les perspectives de l’année scolaire 2025-2026. Les travaux ont été présidés par le secrétaire général, El Hadj Malick Youm, en présence de plusieurs responsables syndicaux.
Dans son allocution, El Hadj Malick Youm a tenu à distinguer cette rencontre du conseil interministériel organisé par les autorités la veille. Le SAEMSS y voit une opération de communication sans impact réel : « Nous considérons que c’était du saupoudrage, car les véritables questions n’ont pas été posées », a-t-il déclaré. Pour le syndicat, la priorité reste de résoudre les problèmes structurels avant l’ouverture des classes, afin d’éviter une rentrée scolaire troublée.
Le SAEMSS a mis en lumière plusieurs défis :
Environnement scolaire : insuffisance des tables-bancs, manque de salles de classe et déficit d’enseignants. Le syndicat appelle à des solutions durables.
● Formation diplômante universelle : lancée récemment, elle connaît déjà des retards dans sa mise en œuvre à cause des arriérés de paiement. « L’éducation est un investissement, il faut régulariser rapidement les indemnités des formateurs », plaide El Hadj Malick Youm.
● INAC (Inspection nationale des activités culturelles) : le décret de création est jugé « liberticide » et doit être révisé, selon le syndicat, pour garantir la participation effective des enseignants dans sa gouvernance.
● Décrets statutaires non signés : leur absence menace la stabilité de l’année scolaire. « Sans leur signature, il n’y aura pas d’année stable », avertit le secrétaire général.
Le SAEMSS regrette l’absence d’un dialogue social préventif au Sénégal. « Au lieu d’anticiper les problèmes pendant les vacances, le gouvernement attend les crises pour réagir », souligne le SG, estimant que cette posture met en péril la sérénité du secteur éducatif.
Au-delà des revendications, le SAEMSS veut également jouer un rôle constructif. Sa feuille de route 2025-2026 prévoit notamment la révision des curricula à travers un Conseil consultatif d’experts. Ce document de contribution sera soumis au ministère de l’Éducation nationale pour améliorer la qualité de l’école sénégalaise.
« Le SAEMSS n’est pas un syndicat de consommation, mais un syndicat de contribution », a conclu El Hadj Malick Youm, appelant à un engagement sincère de toutes les parties prenantes pour une année scolaire apaisée.