Thème : « Les chefs traditionnels et religieux en tant que défenseurs de la promotion de l’éducation des filles et de l’élimination des mariages précoces en Afrique »
Le Centre international de l’Union africaine pour l’éducation des filles et des femmes en Afrique (UA CIEFFA), en collaboration avec ONU Femmes et avec le soutien de la Banque mondiale dans le cadre du projet EAGER, a organisé un atelier technique à Dakar, au Sénégal, auquel ont été invités des Leaders religieux et traditionnels.
Cet atelier fait suite au Symposium organisé par l’ONU Femmes qui s’est tenu du 20 au 21 octobre, à Dakar, au Sénégal, sur le thème la foi en action : Promouvoir la sante et les droits des femmes et des filles grâce au leadership des religieux , un thème ayant trait direct à l’éducation des filles et des femmes.
Ce dialogue que nous venons de conclure aujourd’hui avait pour but, de favoriser des normes sociales positives, de donner la priorité au développement inclusif et de mobiliser les acteurs stratégiques dans la promotion des politiques éducatives sensibles au genre et dans l’élimination de toutes les formes de violence sexiste qui entravent l’éducation des filles et des femmes à travers le continent.
Le dialogue a réuni 23 chefs traditionnels et religieux provenant de 21 États membres de l’UA (y compris, le Bénin, le Burkina Faso, leCameroun, le Tchad, la Côte d’Ivoire, la République Démocratique du Congo, le Gabon, la Guinée, le Kenya, le Malawi, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, la Sierra Leone, le Sénégal, l’Afrique du Sud, le Tchad, Togo, l’Ouganda et le Zimbabwe), ainsi que des deprésentants des gouvernements scolaires issues des centres d’enseignement moyen (CEM) de Kennedy et Martin Luther King au Sénégal, du ministère de l’Éducation nationale, du ministère de l’Action sociale et de la Solidarité familiale, du ministère de la Santé et de l’Action sociale de la République du Sénégal, de l’ONU Femmes et d’autres agences onusiennes, des organisations de la société civile (OSC), des jeunes champions et des partenaires au développement.
Les discussions et les échanges ont mis en évidence la nécessité de renforcer le rôle des leaders traditionnels et religieux en leur fournissant des stratégies et des outils fondés sur des données probantes pour lutter contre les normes sociales néfastes et promouvoir des pratiques éducatives inclusives au sein de leurs communautés, et d’amplifier la campagne AfricaEducatesHer en tirant parti de la visibilité et de l’influence de ces partenaires stratégiques afin d’en étendre la portée, l’impact et la durabilité.
La coordinatrice de UA-CIEFFA a souligné le rôle des chefs traditionnels et religieux en tant que gardiens des valeurs africaines dans le façonnement de normes sociales positives et la priorité accordée au développement inclusif. L’objectif de l’atelier était de combler les écarts entre les politiques et les pratiques, en alignant le leadership politique sur la transformation culturelle afin de démanteler les obstacles systémiques à l’éducation des filles et d’accélérer les progrès vers l’égalité entre les sexes.
Les officiels, dont les représentants du Conseil des autorités des chefs traditionnels en Afrique (CONATA), de l’ONU Femmes et de l’UNESCO, ont souligné l’urgence de lutter contre le mariage précoce et de promouvoir l’éducation des filles en tant que priorités continentales, étant donné les coûts sociaux, économiques ethumains liés au mariage précoce, aux mutilations génitales féminines, aux stéréotypes de genre et les gains qui découleraient de l’égalité des sexes dans l’éducation.
Les principales présentations ont mis l’accent sur la situation des Filles et l’éducation des femmes, sur les progrès réalisés par la campagne #AfricaEducatesHer, sur les cadres pertinents de l’UA, notamment la Convention de l’UA sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles, et sur la Stratégie continentale pour l’éducation en Afrique (CESA) 2026-2035, qui combine à la fois des stratégies et des outils communautaires innovants, fondés sur des données probantes et coutumières, pour favoriser l’engagement et la responsabilisation culturels. En s’appuyant sur le symposium de l’ONU Femmes et ses recommandations, les chefs traditionnels et religieux ont réaffirmé leur engagement collectif à garantir la participation des chefs religieux et traditionnels pour s’assurer que toutes les filles africaines puissent apprendre, diriger et s’épanouir, en promouvant l’éducation des filles et en éliminant le mariage des enfants.
Les recommandations suivantes ont été formulées en tenant compte des échanges:
1. Coordination et alignement des actions de l’éducation des filles et de la lutte contre les pratiques nuisibles.
• Renforcer le rôle des chefs traditionnels et religieux afin de transformer les normes sociales et de lutter contre les pratiques néfastes, telles que les mutilations génitales féminines ou les mariages précoces pami tant d’autres pratiques néfastes.
• Accroitre les capacités des chefs traditionnels et religieux afin de renforcer leur rôle de défenseurs de l’éducation, de promouvoir la rétention scolaire des filles et de soutenir les structures locales de gouvernance de l’éducation.2. Assurer la mobilisation et des approches communautaires efficaces
• Renforcer la collaboration avec les chefs religieux, avec le soutien de l’Union africaine et d’ONU Femmes, afin d’obtenir des résultats concrets pour améliorer l’accès et la rétention des filles à l’école, en particulier dans les zones rurales.
3. Synergies et les partenariats multipartites
• Consolider les partenariats entre les OSC, les groupes de jeunes et de femmes, les associations d’enseignants, les professionnels de santé et les prestataires de soins, les partenaires de développement et les réseaux de chefs traditionnels et religieux, tels que:
le CONATA, en impliquant les hommes à travers la masculinité positive pour promouvoir l’éducation des filles, leur bien-être comme une responsabilité morale et spirituelle partagée et de mettre fin aux mariages précoces, à la violence basée sur le genre et à la discrimination.
4. Partage d’expériences et l’apprentissage collectif
• Soutenir les espaces d’écoute et échanges d’apprentissage transnationaux et nationaux afin de partager des expériences, des innovations et des enseignements contextualisés entre les leaders traditionnels et religieux, les décideurs politiques et les acteurs de la société civile qui font progresser l’éducation des filles et l’élimination des pratiques néfastes dans les situations de crise et humanitaires.
5. Responsabilisation des communautés
• Elargir le travail mené par le CONATA à d’autres chefs traditionnels et religieux des pays africains qui ne sont pas encore impliqués dans la lutte pour le droit à l’éducation, en leur permettant de devenirdes modèles de leurs propres communautés pour susciter le changement.
6. Pérennisation des efforts communautaires
• Faciliter le mentorat intergénérationnel réunissant les jeunes femmes leaders et la sagesse culturelle afin d’assurer le mentorat, la participation, la résilience et le leadership communautaire des filles, ainsi que l’éducation tout au long de la vie parmi les groupes les plus vulnérables et plus isolés.
En outre, les chefs religieux et traditionnels se sont engagés à :
1. Contribuer au lancement, au déploiement et à la mise en œuvre de la campagne #AfricaEducatesHer, en assurant la promotion, la participation communautaire et l’inclusion des chefs traditionnels et religieux en tant que champions des communautés.
L’Union africaine CIEFFA exprime sa sincère gratitude à tous les chefs religieux et traditionnels ainsi qu’à ses partenaires pour leur contribution active et leur implication.
Les remerciements particuliers vont à ONU Femmes pour leur appuis techniques et financiers, ainsi qu’au gouvernement du Sénégal, en particulier le Ministère de l’Éducation nationale, pour avoir accueilli l’atelier.
