L’École Doctorale Études sur l’Homme et la Société (ETHOS) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) a organisé la troisième édition de ses Doctoriales les 23, 24 et 25 juillet 2025 à UCAD II, autour du thème central : < L’Afrique face aux défis contemporains >
La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Professeur Amadou Datt, représentant du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, en présence du Professeur Mor Ndao, Directeur de l’ED ETHOS, du Recteur de l’UCAD, Professeur Alioune Badara Kandj, ainsi que d’un public composé d’universitaires, chercheurs, doctorants et étudiants.
Créée en 2008, l’ED ETHOS vise à renforcer la formation doctorale dans les sciences humaines et sociales. Les Doctoriales constituent un espace d’échanges scientifiques permettant aux doctorants de présenter leurs travaux, d’élargir leurs horizons et de contribuer à la construction d’une pensée africaine autonome et critique.
Dans son allocution, le Professeur Mor Ndao a rappelé que le thème de cette 3e édition souligne un paradoxe fondamental : l’abondance des ressources et du potentiel humain face à une pauvreté persistante et à des crises multiformes.
< L’Afrique est à la croisée des chemins, entre pauvreté, résilience et perspectives d’émergence. Derrière ce paradoxe se cache un projet intellectuel porteur de renouveau. Le continent de Cheikh Anta Diop est riche de potentiels, et l’intelligence collective peut inverser les tendances. >
Il a également présenté les axes thématiques abordés lors des Doctoriales :
● Éducation, formation et recherche
● Patrimoine et culture
● Enjeux environnementaux et sanitaires
● Démographie et jeunesse
● Intelligence artificielle
● Gouvernance, sécurité, mondialisation et géopolitique africaine
Le Professeur Ndao a exhorté les doctorants à proposer un diagnostic lucide et décomplexé de l’état du continent, dans une dynamique de déconstruction des représentations négatives sur l’Afrique.
Dans une intervention atypique, le Recteur de l’UCAD, Professeur Alioune Badara Kandj, a évoqué l’importance de l’innovation et des outils technologiques dans la transformation du continent. Il a notamment fait allusion à une application nommée « Yamaha », conçue pour faciliter la gestion des activités entrepreneuriales, illustrant ainsi la convergence entre technologie et développement local.
< Cette solution digitale, développée localement, montre comment la technologie peut répondre aux besoins des populations africaines en matière de commerce, de gestion et de souveraineté économique. >
Le représentant du ministère, Professeur Amadou Datt, a salué la pertinence du thème et la clairvoyance du comité scientifique. Il a mis l’accent sur la nécessité de dépasser les carcans de l’histoire coloniale pour construire une Afrique nouvelle.
< Les indépendances ont transformé nos États en champs de bataille idéologique entre l’Est et l’Ouest. Il nous faut aujourd’hui dépasser ces clivages pour formuler des postulats novateurs. >
Il a insisté sur la responsabilité des chercheurs africains à déconstruire les imaginaires négatifs et à produire des savoirs situés, capables de répondre aux défis politiques, économiques, linguistiques et culturels contemporains.
Pendant trois jours, l’UCAD devient un laboratoire intellectuel où l’Afrique s’interroge sur elle-même et trace les contours de son avenir. Les doctoriales d’ETHOS s’affirment ainsi comme un rendez-vous scientifique majeur, orienté vers l’affirmation d’un regard africain sur le monde.