En prélude à sa sortie nationale prévue ce vendredi 4 juillet 2025 au cinéma Pathé, le film “Une Si Longue Lettre”, adaptation du roman culte de Mariama Bâ, a été projeté en avant-première lors d’une séance spéciale suivie d’une conférence de presse, ce mercredi 2 juillet. L’événement, organisé par Le Karaninka, a marqué un moment fort pour le cinéma sénégalais.
Réalisé par Angèle Diabang, ce long-métrage est la première adaptation cinématographique du chef-d’œuvre littéraire publié en 1979. Douze années de persévérance ont été nécessaires pour que la réalisatrice concrétise ce projet ambitieux.
< si tu dis Une Si
Longue Lettre, tu diras une si longue marche… Le chemin a été long, très long », a confié Mme Diabang avec émotion.
Le rôle principal de Ramatoulaye est brillamment interprété par Amélie Mbaye, aux côtés de l’acteur gabonais Serge Abessolo. Le film réunit également des figures emblématiques du théâtre sénégalais telles que Ndèye Coumba Coulibaly et Cheikh Seck de Thiès, ainsi que de jeunes talents prometteurs.
L’intrigue suit Ramatoulaye, enseignante et mère, confrontée à la trahison de son mari Modou Fall après 25 ans de mariage, lorsque celui-ci épouse la meilleure amie de leur fille. Le film explore son combat pour préserver sa dignité, protéger l’avenir de ses enfants et faire face aux réalités sociales et économiques dans une société patriarcale.
< Le film parle de
polygamie, mais aussi de courage, de liberté, de solidarité, d’éducation et de solitude. Le changement commence toujours par les femmes », a souligné la réalisatrice.
Depuis sa première au FESPACO 2023 (section Perspectives), le film a été projeté dans de grands festivals tels que l’African Film Festival de New York et le Dakhla Film Festival au Maroc. Il est également nominé dans six catégories aux NISA, les prestigieux prix panafricains du cinéma, dont la cérémonie se tiendra en Côte d’Ivoire le 19 juillet prochain.
Pour Amélie Mbaye, ce rôle représente l’aboutissement d’un rêve :
< Depuis non
passage à la RTS, je rêvais d’être Ramatoulaye. Ce livre, je l’ai lu et relu. Il ne parle pas seulement de polygamie, mais aussi d’amour, de pardon, de famille et d’amitié sincère », a-t-elle confié.
Angèle Diabang a dû faire des choix narratifs forts : réduire le nombre d’enfants pour la lisibilité du récit, recréer fidèlement l’ambiance des années 1960, tout en préservant l’intensité émotionnelle du texte.
Le film offre ainsi un regard profondément humain sur la condition féminine, la résilience et la reconquête de soi, rendant un vibrant hommage à Mariama Bâ et à toutes les femmes.