Dakarmidi – Trois débats auront lieu avant le premier tour de la primaire de la gauche, le 22 janvier. Pour les 7 candidats, il s’agira de se démarquer.
Le match sera court, mais se doit d’être dense. C’est le résumé de l’état d’eprit des candidats en pleine campagne pour la primaire de la gauche. Car l’enjeu de ce scrutin n’est autre que celui de la survie du Parti socialiste. Le but : arriver à réunir une forte participation. Une sorte de dernière chance offerte au parti, tombé en désuétude ces derniers temps. La mission d’égaler la participation de la primaire de la droite – 4,4 millions d’électeurs au second tour – paraît compliqué. Cette fois encore, sept candidats s’affronteront dans l’espoir d’être sacré candidat officiel de la gauche pour les élections présidentielles. Benoît Hamon, Manuel Valls, Vincent Peillon, Arnaud Montebourg, Sylvia Pinel, François de Rugy et Jean-Luc Bennahmias. Si le nombre de candidats est le même que celui de la primaire de la droite, le calendrier apparaît comme beaucoup plus serré.
La sécurité au cœur des débats ?
En effet, pour convaincre le plus d’électeurs possible, trois chances sont offertes aux sept concurrents. Trois débats, organisés sur huit jours. Une semaine de marathon qui nécessite la mise en place de stratégies pour chaque candidat. Les négociations ont déjà commencé, et sont serrées. Pour le premier débat, qui aura lieu le 12 janvier, les thèmes à aborder ont été sources de tensions. Pour Valls, il s’agissait de mettre en avant sa carrière gouvernementale de ministre qui a fait face aux attentats. « Manuel Valls, c’est la République forte. Il estime probablement que sur les questions de sécutité il est plus légitime que ses concurrents », nous confie François Kalfon, directeur de campagne d’Arnaud Montebourg. « On peut penser qu’à l’inverse, il s’estime moins à l’aise sur les questions sociales, le travail, l’écologie… » avance-t-il. Ses adversaires se sont d’ailleurs empressés de lui barrer la voie, et souhaitent plutôt mettre l’accent sur les aspects économiques et sociétaux en convenant que la question sécuritaire ne doit pas être éludée. Les négociations ne sont pas terminées, et, selon François Kalfon, Manuel Valls, qui a présenté ce mardi son projet, et son équipe « essayent désormais de passer directement par les chaînes de télévision » pour avoir la main sur le débat.
Vers un succès d’audience similaire à la primaire de droite ?
Le calendrier est très serré, les candidats n’ont pas droit à l’erreur. Le 12 janvier, l’aspect sécuritaire sera bien abordé. Dans l’ordre, le débat portera sur les questions économiques et sociétales, de République et de laïcité, et les aspects internationaux et sécuritaires. L’émission sera organisée par TF1, RTL et L’Obs et devra, pour battre les audiences de la primaire de la droite, dépasser les 5,6 millions de téléspectateurs. Le second débat sera, quant à lui, organisé par BFM TV et i>Télé, le dimanche 15 janvier. Tandis que le dernier est prévu trois jours avant le premier tour, le 19 janvier sur France 2 et Europe 1. Le temps de parole des candidats sera un tantinet supérieur à celui de la primaire de la droite. Ils disposeront de 1 minute 20, au lieu de 1 minute.
Contrairement à la primaire de novembre, la primaire de la gauche ne compte pour l’instant pas de grand favori. Un quatuor se place toutefois au-dessus du lot. Il s’agit des quatre anciens ministres Benoît Hamon, Arnaud Montebourg, Vincent Peillon et Manuel Valls. Mais peut-être que, comme Jean-Frédéric Poisson lors des débats de la primaire, Sylvia Pinel (ancienne ministre, également), François de Rugy ou Jean-Luc Bennahmias créeront la surprise et permettront de créer une dynamique aboutissant à une forte participation. Autre problème : certains électeurs de gauche ne se reconnaissent même pas dans cette primaire et préfèrent se tourner vers des candidats qui ont choisi de faire cavalier seul, comme Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon.