L’Onu Femme dans sa dynamique de promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes a tenue en deux jours apartir de lundi 1 et mardi 2 juin 2024, dans un hôtel de la place, des discussions avec des experts du développement durable pour parler et proposer des solutions afin d’atteindre les objectifs fixés.
Cette conférence régionale de la l’Afrique de l’Ouest sur la Philanthropie durable pour l’égalité des sexes avait réunie des fondations, dirigeants, gouvernementaux, innovateurs du secteur privé, organisation de la société civile et personnes influentes de la diaspora pour partager leurs idées et leurs stratégies et élaborer des solutions concrètes pour remodeler l’avenir des femmes de la région.
Pour la directrice régionale de Onu Femme, Afrique de l’Ouest et du centre: »Cette conférence nous invite à participer à des discussions et à des solutions
audacieuses, menées par les Africains.
Posons-nous les questions suivantes :
– Comment renforcer l’autonomie des femmes ?
– Comment garantir leur accès aux secteurs économiques et technologiques clés ?
– Comment intégrer les femmes rurales, jeunes et marginalisées dans les cadres de
développement ? – Et surtout, comment placer les femmes au cœur des prises de
décision ?
Rien ne doit être possible pour les femmes sans les femmes. Elles doivent co-créer les
projets et les politiques qui impactent leur vie. La réussite ne se résume pas à des gains
financiers, mais à la transformation de leur réalité.
Ceci est un appel à l’action. Nous devons cesser de considérer les transferts de fonds et
la philanthropie comme des actes de charité pour les considérer comme des leviers
stratégiques de changement inclusif et durable. Chaque projet financé, chaque
changement de politique et chaque programme de développement doit être ancré dans la
justice et l’égalité.
Exploitons les connaissances et les partenariats formés ici pour mettre en œuvre des
solutions transformatrices, notamment dans les domaines du financement numérique, de
l’innovation sociale et des initiatives économiques menées par des femmes.
Ensemble, nous pouvons construire un avenir où l’égalité des sexes ne sera plus un
objectif lointain, mais une réalité vécue au quotidien ».
» En Afrique de l’Ouest et du Centre, les transferts de fonds sont une source essentielle de
résilience économique. Rien qu’en 2023, la région a reçu plus de 25 milliards de dollars
de transferts de fonds personnels. Cependant, bien que les femmes soient les principales
bénéficiaires et gestionnaires de ces fonds, seulement 30 % environ d’entre elles ont
accès aux services financiers numériques.
Cela reflète des obstacles structurels profondément ancrés – analphabétisme numérique,
coûts de transaction élevés et manque d’accès aux systèmes financiers formels – que nous
devons surmonter collectivement.
Les femmes sont souvent celles qui utilisent les transferts de fonds pour payer les soins de
santé, l’éducation, l’énergie et l’alimentation. Elles effectuent des transactions plus
modestes, plus fréquentes et à fort impact. Pourtant, leurs contributions restent
méconnues et sous-exploitées », Dit-elle.
Quant à Mme Catherine « Chi-Chi » Aniagolu,
Directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest, Fondation Ford, Elle qualifie cette conférence comme une opportunité,on pas d’inaction, mais d’innovation et de
collaboration. À la Fondation Ford, nous avons repensé la manière dont le financement
du développement peut être plus stratégique et durable, notamment pour l’égalité des
sexes en Afrique de l’Ouest.
Il y a deux ans, nous avons lancé une série de dialogues sur la philanthropie locale et de
la diaspora. Ces échanges nous ont réunis avec des particuliers fortunés, des dirigeants
du secteur privé et des acteurs de la société civile, tant au Nigéria qu’à l’étranger.
Nous avons rapidement réalisé un point crucial : les communautés de la diaspora
comptent parmi les plus importants contributeurs à l’aide au développement
international, envoyant souvent chez elles des sommes sept fois supérieures à l’APD
traditionnelle. Pourtant, leurs dons sont souvent informels, fragmentés et déconnectés
des objectifs de développement plus larges.
Nos échanges ont révélé trois défis majeurs :
1. Manque d’information : de nombreux philanthropes de la diaspora souhaitent soutenir
des initiatives en Afrique, mais ignorent tout simplement ce qui se passe sur le terrain.
2. Déficit de confiance : Il existe une méfiance généralisée à l’égard des organisations de
la société civile locale. De nombreux donateurs de la diaspora privilégient la mise en
œuvre directe, car ils ne connaissent pas le fonctionnement des ONG ou les perçoivent
comme déconnectées des besoins réels des communautés ».
« 3. Scepticisme envers les gouvernements : De nombreux philanthropes ne considèrent
pas les gouvernements comme des partenaires fiables, alors que nous savons tous que le
changement systémique passe par l’État.
Trop souvent, les dons de la diaspora se limitent à des œuvres caritatives de petite
envergure dans les villes d’origine – la construction d’une école, par exemple – sans se
poser la question systémique plus profonde : pourquoi l’école est-elle absente ? Ces
observations ont inspiré trois initiatives stratégiques de la Fondation Ford en Afrique de
l’Ouest :
1. Financement de contrepartie : Nous co-investissons avec des organisations de la
diaspora pour financer des projets de la société civile, leur permettant ainsi de découvrir
par elles-mêmes comment des partenariats stratégiques avec des ONG peuvent avoir un
impact.
2. Renforcement des capacités : En collaboration avec la Lagos Business School, nous
lançons un cours axé sur le développement pour les dirigeants de fondations afin de
passer de la charité à des dons stratégiques à long terme.
3. Élargir les conversations : Cette conférence est un parfait exemple de la manière dont
nous pouvons réunir de nouveaux acteurs et repenser les partenariats intersectoriels.
Mais il reste encore beaucoup à faire. Nous devons :
– Impliquer des pays comme la Chine et l’Inde, qui disposent de vastes ressources mais
sont absents de la philanthropie axée sur le genre.
– Repenser notre façon de travailler, en rendant nos approches plus transparentes,
inclusives et agiles.
– Exploiter notre pouvoir de mobilisation collective, comme nous l’avons fait avec le
Fonds de développement pour les femmes africaines et le Fonds de développement de
l’Afrique de l’Ouest, récemment lancé, pour mutualiser nos ressources et accroître notre impact » Conclut Mme Catherine Aniagolu.
Cette conférence avait été aussi matérialisée par des parnels animés par des experts Comme M. Aly Sow, consultant international en mobilisation de ressources et de partenariats faisait partie du panel 4 qui a présenté les principaux mécanismes de financements innovants ( diasporas bonds, fonds climatiques à gouvernance mixte et partenariat public privé philanthropique etc) .
Il a aussi présenté son expérience de travail avec le bureau régional de Onufemme dans la mise en oeuvre d un projet innovant de PPP avec le ministère de l environnement dans le cadre du projet d appui pour une économie verte inclusive et des financements verts accessibles aux femmes au Sénégal . Il a terminé son intervention en faisant savoir qu il faut réorienter la philanthropie vers des approches systématiques car trop souvent les financements sont fragmentés, à court terme sans vison d ensemble . Il est temps de changer , nous devons encourager une philanthropie transformationnelle . Une force capable de rééquilibrer les rapports de pouvoir, de réparer les injustices et de bâtir un avenir plus juste plus vert et plus égalitaire.
Les deux journées d’échanges sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes a nourrit beaucoup d’espoir selon Mme la directrice régionale de Onu Femme.