Localement à Kaolack, le MPR mène une bataille pour s’établir comme une force politique crédible et enracinée. Cette région, carrefour économique historique du Saloum, concentre tous les défis que le parti cherche à adresser : chômage des jeunes, informalité massive, potentiel agricole sous-exploité et enclavement. L’implantation y est orchestrée par une figure clé, Pape Demba Ndiaye, à la fois vice-président national et coordinateur régional, symbolisant le lien entre la direction nationale et le terrain.
La stratégie à Kaolack repose sur plusieurs piliers. D’abord, une posture de vigie critique et intellectuelle des politiques publiques. Ndiaye, par ses analyses pointues (comme sur le plan « Jubbanti Koom »), donne au MPR une image de sérieux et de compétence, visant à séduire un électorat urbain éclairé et les acteurs socio-économiques locaux lassés des promesses non tenues.
Ensuite, le parti travaille à construire un maillage territorial solide. Au-delà des discours, l’enjeu est de fédérer des comités locaux, d’identifier et de former des relais et de futurs candidats crédibles aux municipales et départementales. L’objectif est de faire du MPR une présence quotidienne, pas seulement électorale.
Enfin, et c’est le défi principal, le MPR à Kaolack doit opérer une transition de la critique à la proposition. Sa crédibilité finale dépendra de sa capacité à présenter un projet de gestion locale concret et distinctif, basé sur ses principes nationaux : transparence dans la gestion des marchés, soutien aux coopératives agricoles et d’élevage, partenariats pour le désenclavement et programmes innovants pour l’emploi des jeunes.
Les prochaines élections locales seront l’épreuve de vérité. Elles détermineront si le MPR, à travers son relais local, a réussi à transformer une présence médiatique et analytique en une mobilisation populaire capable de remporter des sièges et d’influencer concrètement la gouvernance du territoire.
