Le tribunal de Dakar a rendu son verdict ce mercredi dans les procès de Moustapha Diakhaté et Bachir Fofana. L’ancien député Diakhaté a été reconnu coupable d’offense au chef de l’État et condamné à deux mois de prison, dont 15 jours ferme. En revanche, il a été relaxé du délit d’offense à une personne exerçant une partie des prérogatives présidentielles.
Quant au chroniqueur Bachir Fofana, il a écopé de deux mois de prison avec sursis pour diffusion de fausses nouvelles. Les deux hommes restent libres, ayant déjà purgé une partie de leur peine en détention préventive.
Les faits reprochés
Bachir Fofana, une figure médiatique sénégalaise, avait été jugé le 2 juillet pour avoir affirmé que le marché des véhicules de l’Assemblée nationale avait été attribué à Cheikh Guèye, une personnalité citée dans une affaire de corruption impliquant l’ex-ministre Ismaïla Madior Fall. Le parquet avait requis six mois de prison (dont trois ferme) et 200 000 FCFA d’amende, mais le tribunal a finalement prononcé une peine plus clémente.
Moustapha Diakhaté, ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar, avait quant à lui qualifié les plus hautes autorités de l’État de « gougnafiers », un terme jugé insultant par l’accusation. Arrêté le 10 juin, il avait été jugé le 18 juin, avec une réquisition du parquet similaire à celle de Fofana (six mois de prison, dont trois ferme, et 200 000 FCFA d’amende).
Réactions et conséquences
Les avocats de Bachir Fofana avaient plaidé sa relaxe pure et simple, tandis que l’intéressé maintenait n’avoir aucune intention de propager de fausses informations. Du côté de Diakhaté, la relaxe partielle sur l’un des chefs d’accusation constitue un demi-succès pour la défense.
Avec ce verdict, les deux accusés évitent un retour en prison, leur détention préventive ayant couvert une partie de leur peine. L’affaire relance cependant le débat sur la liberté d’expression et les limites de la critique des autorités au Sénégal.