Le Sénégal s’apprête à franchir une étape majeure de son histoire financière avec le lancement des Diaspora bonds.
L’idée est simple : permettre aux Sénégalais de l’étranger d’investir directement dans les projets de développement du pays.
Loin d’être une nouveauté, cette initiative a déjà fait ses preuves ailleurs dans le monde.
Israël en a été le pionnier dès 1951, mobilisant plus de 40 milliards de dollars auprès de sa diaspora pour financer routes, logements, infrastructures et même la haute technologie.
L’Inde a suivi, avec plusieurs émissions qui lui ont permis de collecter des milliards de dollars, notamment lors de crises de balance des paiements, renforçant sa résilience économique.
L’Éthiopie aussi a expérimenté cet outil pour financer de grands projets énergétiques comme le barrage de la Renaissance.
Et bien d’autres pays encore comme le Nigéria avec sa diaspora à Londres et aux USA.
Ces expériences montrent une chose : quand un pays parle à sa Diaspora avec confiance et transparence, celle-ci répond présente.
Car investir, ce n’est pas seulement chercher un rendement financier, c’est participer à une aventure collective, un investissement à impact sociétal.
Pour le Sénégal, les facteurs de succès sont clairs :
* garantir la transparence dans la gestion des fonds, avec des projets identifiés et suivis ;
* offrir une stabilité monétaire, avantage du franc CFA, adossé à l’euro, qui protège contre les fluctuations excessives ;
* cibler des projets concrets et visibles dans les secteurs prioritaires de la Vison 2050 : énergie verte, infrastructures modernes, éducation, santé, transformation agricole et numérique ;
* associer la Diaspora non seulement comme investisseur, mais aussi comme partenaire stratégique, en valorisant ses compétences, son expertise et son réseau international.
À l’heure où le pays doit diversifier ses sources de financement et réduire sa dépendance aux marchés de la dette extérieure, les Diaspora bonds apparaissent comme une opportunité historique.
Ils permettent de mobiliser une épargne patriote estimée à plusieurs milliards, tout en renforçant le lien indéfectible entre les Sénégalais de l’intérieur et ceux de l’extérieur.
En alignant cet instrument sur la Vision du Sénégal 2050, le pays trace une voie claire : bâtir une économie souveraine, juste et prospère, portée par ses propres fils et filles, où qu’ils se trouvent dans le monde.
C’est mon intime conviction.
Avec toute ma gratitude et ma reconnaissance.
Dr. Mohamed Diallo