Lettre ouverte à l’attention de l’honorable Malick Ndiaye, Président de l’Assemblée nationale du Sénégal
Objet : Proposition citoyenne – Transformer une partie du budget alloué aux véhicules des députés en un programme d’ambulances pour les populations
Monsieur le Président,
Permettez-moi, en tant que citoyen sénégalais profondément attaché à l’intérêt général, de m’adresser à vous avec respect et espoir, suite à la décision récente de doter les 165 honorables députés de l’Assemblée nationale de véhicules d’un coût unitaire de 50 millions de francs CFA.
Je ne me joins pas à ceux qui rejettent systématiquement l’idée que les représentants du peuple puissent bénéficier de conditions de travail décentes, y compris un moyen de transport adapté à leurs fonctions. Je comprends que cette mesure soit inscrite dans le budget et qu’il s’agisse d’un transfert de l’indemnité de transport sur l’ensemble de la législature. Toutefois, je souhaite attirer votre attention sur la perception de luxe démesuré que suscite cette opération dans l’opinion publique, dans un contexte de fortes attentes sociales et de précarité généralisée.
Ma proposition est simple, réaliste et empreinte de solidarité : et si, dans la logique d’optimisation des ressources et de justice sociale, chaque député acceptait de réduire le coût de son véhicule à 30 millions, pour que les 20 millions restants servent à l’achat d’une ambulance médicalisée destinée à sa circonscription ou à une localité en besoin urgent ?
Ainsi, avec le même budget global, l’Assemblée nationale pourrait non seulement doter ses membres de véhicules de fonction de qualité, mais aussi offrir 165 ambulances au pays, dans un esprit de solidarité concrète et de proximité avec les populations.
Je donne l’exemple de mon village, Koutal, dans la région de Kaolack. L’unique ambulance du poste de santé est hors d’usage, alors même qu’une vingtaine de villages environnants dépendent de cette structure pour les évacuations sanitaires vers Kaolack. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, dans un pays où le manque d’ambulances coûte chaque jour des vies, en silence.
Monsieur le Président, cette démarche, que l’on pourrait appeler « un député, une ambulance », ne serait ni populiste, ni symbolique : elle serait profondément utile, éminemment humaine, et hautement républicaine.
Le budget est là, dites-vous. Il ne manque que la volonté politique et le geste de sacrifice responsable de ceux qui sont censés incarner la voix du peuple.
Je vous remercie de l’attention que vous voudrez bien accorder à cette proposition, et reste convaincu que vous saurez faire écho aux attentes légitimes de nos concitoyens.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération.
Amadou Ndour
Citoyen sénégalais
