Dakarmidi – Si le Sénégal est bien connu à l’extérieur, il le doit en particulier, à ses écrivains et écrivaines et cela, depuis les temps immémoriaux. De Dugay clé d’or à Birago Diop, en passant par Amadou Cisse Dia, Aminata Sow Fall qui ne sont qu’une infime partie de notre riche échantillonnage d’intellectuels. Ce serait hasardeux de vouloir les citer tous dans l’espace aussi réduit que celui d’une chronique.
À toutes et à tous, je me fais le devoir de leur rendre un hommage particulier pour leur participation de qualité dans la lutte de libération de notre peuple. Aujourd’hui, nous faisons un focus sur Alioune Badara Beye, Président de l’association des écrivains du Sénégal pour son engagement et la qualité de ses oeuvres connues dans le monde entier.
Très jeune, alors qu’il était en service commandé, il s’est mis à l’écriture en produisant des évocations d’un lyrisme fascinant dont la plus célèbre est intitulée « Kalmy » qui fut mise en onde par radio Sénégal et diffusée partout en Afrique francophone. Cette très belle évocation, a permis à notre pays de remporter un disque d’or décerné par la haute instance des radiodiffusions internationales. L’appétit venant en mangeant, il se mit à la production de pièces de théâtre et son œuvre « le sacre du tiedo », fut primée par radio France internationale. Sa plume féconde et inspirée, lui permit d’écrire d’autres pièces de théâtre dont, « Dialowaly terre de feu, Demain la fin du monde, Maaba laisse le sine » et tant d’autres œuvres toutes belles qui ont fini de le propulser au rang privilégié des auteurs les plus prolixes du pays.
Poursuivant sa grande aventure littéraire, il taquina le roman et la poésie et dans chacune de ces spécialités , il connut la gloire. Brillant footballeur à la Jeanne d’Arc de Dakar, une blessure mit fin à une carrière prometteuse. Élu et réélu plusieurs fois à la tête de l’association nationale des écrivains du Sénégal, il donna à l’institution une image et une envergure jamais connues au paravent. Le siège Keur Birago bou bess en est une brillante illustration grâce à son sens hautement élevé des relations, à son esprit d’ouverture et sa volonté chaque jour renouvelée d’honorer les lettres sénégalaises. La journée de l’écrivain noir qu’il organise tous les ans à Dakar, permet une ouverture et un brassage féconds avec des écrivains francophones. De jour comme de nuit, il remplit sa mission avec sérieux, qualificatif qui lui sied à merveille.
Ancien élément de la Marine nationale, il a acquis des qualités de persévérance et de rigueur , toutes choses qui lui ont permis d’être toujours présent là où le devoir l’appelle. Sa maison d’édition baptisée Philippe Maguilene Senghor fils du Président Léopold Sedar Senghor, est la preuve de son ancrage dans les valeurs de la littérature qui est intimement liée à sa vie que nous souhaitons la plus longue possible.
Connu partout où l’on célèbre la culture, il se définit comme l’un de ses plus grands défenseurs capable de se sacrifier pour la cause. Ses confrères sénégalais et africains lui reconnaissent son engagement, sa loyauté mais également sa fidélité dans les valeurs que prône la culture. En parcourant ses écrits, on découvre un homme d’une exceptionnelle sensibilité, généreux, humble et doté d’une exquise humanité. Pour l’avoir connu et pratiqué depuis quelques décennies, il m’est loisible de faire un tel témoignage sur lui avec l’expression sincère de mes sentiments affectueux.
Alioune Badara Beye fait partie de ces sénégalais que l’on aime car on tire de leur compagnonnage un précieux avantage fait de simplicité, de courtoisie et d’urbanité. Né dans une famille conservatrice de quelques unes de nos traditions ancestrales, il est vigilant et précautionneux dans son comportement dans la société. Ni exubérant, ni démonstratif, il reste un homme droit toujours soucieux de faire du bien dans la discrétion. J’ai rarement vu un homme avec l’intelligence qui est la sienne se comporter comme le dernier de la classe tellement il est humble et courtois. C’est sans doute toutes ces qualités de démiurge qui font qu’il réussit tout ce qu’il entreprend. Il est et restera un grand sénégalais dont la vie et l’œuvre seront offertes en exemple à la jeunesse de notre pays.
Majib Sène