J’ai connu Aliou Sall quelques temps après l’accession de son frère aîné Macky Sall à la présidence de la République. Ma rencontre avec lui, n’a pas duré plus d’une heure dans ses bureaux situés dans le somptueux quartier des Almadies. Je lui faisais part d’un projet d’écriture d’un livre sur Macky Sall, quatrième président de la République. Après nos échanges sur la nature de mon projet et des conseils qu’il m’a prodigués, nous ne nous sommes plus revus. Je n’ai pas cessé de le suivre dans son évolution mais surtout dans ses activités sociopolitiques jusqu’à son élection comme maire de la commune de Guédiawaye. Son incandescence spirituelle et intellectuelle s’est développée depuis son bas âge d’abord à l’école primaire, au lycée et à l’université cheikh Anta Diop de Dakar. Issu d’une famille modeste, il a cherché à tracer une voie qui déboucherait sur une assise sociale confortable, suivant en cela l’exemple de son aîné dont le parcours dans la vie est plus que élogieux.
Attiré par le journalisme, il fréquenta le CESTI et devint un journaliste talentueux qui a fourbi ses armes dans SOPI, journal à caractère politique créé par Maître Abdoulaye Wade. Il noua des relations fécondes avec le pape du Sopi qui l’aida à gravir des étapes significatives surtout dans la diplomatie. Homme méticuleux, plein d’entrain et d’allégresse, il contribua tant soit peu à l’atteinte des objectifs politiques de son frère dont le plus significatif fut la victoire à l’élection présidentielle de 2012.
Son passage à la caisse des dépôts et des consignations, ne dura que le temps des phalènes en raison de son élection à la tête de la municipalité de sa commune. Porté à la tête de l’association des maires du Sénégal, il ne resta pas longtemps à cette station pour des raisons que la raison ne connaît pas.
On l’accusa d’avoir trempé dans l’histoire du pétrole où il aurait bénéficié de pots de vin atteignant plusieurs millions de dollars. Mais au bout du compte, il s’avéra que ces accusations étaient totalement fausses. Il perdit par la suite la mairie de sa commune d’appartenance malgré un bilan élogieux. Et comme un malheur ne vient pas seul, on l’accusa de malversations qui lui valurent quelques jours de privation de liberté qu’il ne retrouva qu’après le versement d’une caution de plusieurs millions de francs CFA.
Malgré tous les soubresauts de la vie, il n’a rien perdu de sa dignité, ni de son exemplarité comportementale dans une société souvent minée par ses excès et ses contradictions internes. Ni grandiloquent, ni vindicatif encore moins isolationniste, il est l’image d’un homme toujours debout, jamais couché. Sa vie en dents de scie est loin de le détruire en raison de son éducation de base irréprochable et de sa tendance permanente à combattre les préjugés suborneurs et les attitudes déviationnistes qui détruisent les fondements du vivre ensemble.
L’essentiel, c’est de savoir vivre en harmonie avec sa propre nature et non avec celle des autres qui, souvent, nous achemine vers des sentiers tapissés de regrets. Aliou Sall selon ses proches, peut parfois plier mais jamais ne rompra. La tribu à laquelle il appartient, est un modèle d’endurance et de dignité proverbiale écrit aux parois du temps, comme une écriture en incuse d’Oracle.
Le destin parfois cruel, nous impose des épreuves dont on ne maîtrise pas les tenants et les aboutissants. Puissions nous survivre à toutes les épreuves que nous impose la vie, par la grâce de Taha l’Intercesseur PSL.
Amine.
Doyen Majib Sène