Souffle le vent, retranché, robuste à ses élans, relevant son air pour faire dissiper le mal du cœur.
Unificateur de la multiplicité. Une clé aux perles rarissimes, qui illumina la vie si riche de ces grands démiurges, de ces saints derviches et de ces éminents ascètes.
Une lettre en or venue à la prime heure du temps, dressant blancheur devant nos chairs, les chapelets cirés au parfum musqué, les cordes vocales rodées, le Prophète Muhammad (psl) chanté, Dieu, le Seigneur en tout, exalté, le colon séduit, les terres enrôlées, les cieux pistés, l’héritage de Cheikh Al Islam venait d’être perpétué et à jamais préservé.
Gloire à Dieu, qui a encore révélé un de ses grands miracles, avec ta généreuse naissance.
Le temps passe, laissant des traces, effaçant nos cicatrices, ceux qui aiment infiniment Baye Niass ne l’ont connu que par sa merveilleuse histoire racontée par des hommes éteints en lui.
Eau des sous-sols, encore frappée de fines graines, grêles au crépuscule, viatique qui bouscula le rythme des mystères cachés, une œuvre colossale s’est dévoilée, parachevée par un sang noble, riche, et sans tâche.
Cheikh Al Islam est cet ami fidèle, à l’allure de seigneur, le maître rompu au service, le disciple incontesté du prophète Muhammad, le panneau lumineux qui indique Aboul Abass, sa mission estampillée par celui qui dépassa seul, selon l’injonction divine, le Lotus des Confins.
Djibril était témoin, évitant de fondre dans cette température si élevée, regardant avec admiration le paraclet dépasser la ligne infranchissable, le rideau était alors tiré.
Quel type d’adepte chercher et retrouvé dans les nobles pédagogies d’un fils prodige, au caractère si noble et à la démarche si parfaite.
La joie et la douleur se sont frottées sans pitié sur tes terres, et d’un duel amer et retentissant, nulle d’entre elles n’est sortie vainqueur, car ton cœur était ailleurs, dans la demeure où raisonne l’amour pur, loin du censeur qui a échoué en voulant te raisonner.
Cheikh Al Islam avait entamé une pérégrination amoureuse dédiée au maître à Fès, et cela avait fait germer tout son bonheur d’ascète de premier rang.
En ces temps si précieux, où Dieu, établi sur son majestueux Trône, lui octroya des pouvoirs illimités, gérés avec humilité, comment ne pas saluer avec déférence, l’éminent serviteur du détenteur des faveurs divines!
En forçant murs et remparts, comment ne pas cogiter sur les versets de la sourate Yassin qui ont pansé les plaies issues de nos faits laids!
La splendeur revêtue de pagne blanc te salua et trouva refuge dans tes châteaux aux jardins si bellissimes.
Tu es un océan de sciences dans lequel tes disciples, chanceux, se noient de connaissances.
Tu as étanché leur soif quand ils eurent besoin de connaître Aboul Abass, de fréquenter les rives ahmediennes et d’être des amis privilégiés de Dieu le tout Puissant.
Dans la lumière de ta pensée, retentit la clairvoyance raffinée de tes idées.
Tu es rentré dans chacune de nos vies, dans chacune de nos pensées, dans chacun de nos faits et gestes comme une fine lumière placée dans une embouchure.
Tu es observé dans cette toile d’araignée, et chacun de ses fils parle de tes nobles qualités que tu as héritées de l’homme le plus illustre de tous les temps.
Cet amour que tu as dédié à Aboul Abass s’est essaimé de partout comme une semence, pour devenir l’amour que des générations te vouent aujourd’hui et à jamais.
Cette merveilleuse histoire qui nous lie à toi, qui symbolise la recherche de l’essence d’Allah, est plus puissante que le sentiment d’une femme amoureuse prête à subir l’endurance d’une union, ou encore d’un soldat prêt à souffrir et à mourir sur un champ de bataille pour sa patrie.
Notre désir est de te sentir partout et toujours, et te plaire au trépas.
Contempler ton image fait écarter le doute, fixer tes yeux fait allumer un feu d’espoir dans les cœurs.
Avec toute ma gratitude et ma reconnaissance.
Dr. Mohamed Diallo
Émérite panégyriste du Prophète Muhammad PSL