Critiqué par les oppositions pour son plan budgétaire, le premier ministre s’en est remis aux députés, lundi 8 septembre, lors d’un vote très attendu. Avec 364 voix contre lui, le locataire de Matignon doit maintenant remettre au président de la République la démission du gouvernement.
Le compte à rebours était lancé depuis le 25 août et l’annonce surprise par François Bayrou d’engager la responsabilité du gouvernement lors d’un vote de confiance devant l’Assemblée nationale, lundi 8 septembre. Au cours des jours qui ont suivi, le Premier ministre avait multiplié les prises de parole pour y clarifier sa position et alerter sur l’état d’une France dont la dette colossale peut être, selon ses termes, assimilée à « un bateau qui a un trou dans la coque ».
En dépit de ses nombreux efforts, le capitaine du navire est finalement tombé ce lundi, ouvrant la voie à une période de turbulences dans un contexte politique déjà particulièrement fragile. « Comme capitaine du navire, informé de la voie d’eau qui s’élargit sans cesse, du flot qui envahit nos cales, je dis que notre devoir est d’abord, tout de suite, de nous mettre à l’étancher ! Nous devons nous y mettre tous ! », a alerté le Palois sous les grondements d’une Assemblée particulièrement dissipée.
Au terme d’une journée marathon, les députés ont largement rejeté le vote de confiance, par 364 voix contre (194 pour et 15 abstentions). Jamais un Premier ministre n’était tombé après avoir sollicité ce type de vote dans l’histoire de la Ve République.
Inscrit à l’article 49 alinéa 1 de la Constitution, le vote de confiance permet au Premier ministre d’engager la responsabilité de son gouvernement devant l’Assemblée nationale, après avoir effectué une déclaration de politique générale. Ce discours solennel est en général suivi d’un débat, qui permet aux représentants des différents groupes politiques siégeant à la chambre basse de prendre la parole en réponse au discours du chef du gouvernement.
Cette pratique institutionnelle courante en France – et qui existe aussi chez certains de nos voisins européens tels que l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, l’Italie ou le Portugal – avait déjà été utilisée à 41 reprises sous la Ve République. Les trois prédécesseurs de François Bayrou sous le second quinquennat d’Emmanuel Macron ne l’avaient pas sollicité, le dernier vote de confiance remontant à Jean Castex, en juillet 2020.
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