Depuis la dernière alternance le Sénégal connaît une situation économique mitigée.Les tentatives de justification de la morosité économique ambiante et de l’arrêt abrupte des affaires, découlant d’une supposée gabegie financière, et de gestion désastreuse qui en résulterait, le tout mis au passif de l’ancien régime, n’agréent pas tout le monde , mais surtout, ne permettent pas d’entretenir le gros espoir suscité par les nouveaux tenants du pouvoir.
La rupture vertueuse annoncée et tant attendue dans le management public tarde à se dessiner. Et lorsqu’elle pointe enfin le bout du nez , c’est pour, tout de suite, se heurter vertigineusement à la réal politique qui s’offre à la recadrer brutalement si ce ne sont les indiscutables et importantes réalisations du régime précédent qui l’éblouissent l’aveuglent ,l’éclipsent et mettent en doute sa pertinence .
Les dossiers judiciaires ouverts par ci par là et les poursuites engagées dans la précipitation suscitent des interrogations et laissent perplexes, en même temps qu’ils font planer interrogations et suspicions , devant ce qui ressemble dans la forme comme dans le fond à un règlement de compte voire un acharnement .
L’on ne serait pas surpris après la tentative avortée d’un projet de modification substantielle de la loi sur l’amnistie, d’assister à une autre tentative, celle là, d’empêcher une éventuelle candidature de Macky à la prochaine présidentielle. Elle pourrait aussi s’avérer contre productive. Assurément Macky fait peur ou si l’on préfère ses réalisations crèvent les yeux .
Cette attitude rébarbative, provocatrice, frustrante même, et agaçante au bout du compte, clone avec stupéfaction l’acharnement maladroit du pouvoir sortant face à l’opposition qu’il aura permis avec l’appui inespéré, d’une frange importante des sénégalais s’inscrivant dans le Don- Quichotisme, et abhorrants l’injustice et la stigmatisation rebutantes,à accéder au pouvoir sans coup férir.
Cela a été d’autant plus facile que les ultimes choix du pouvoir sortant ont été lamentablement approximatifs et en marge du droit et de l’équité. Macky a été mal inspiré en essayant de reporter les élections sur la base d’une grotesque accusation de corruption de membres du conseil constitutionnel. Il s’est fourvoyé lourdement en tentant de disqualifier le candidat qu’il avait lui-même choisi sans aucune explication. Il a enfin pris une décision malheureuse inopportune anti républicaine , en initiant et en faisant voter la loi sur l’amnistie, réprouvée par une bonne partie de l’opposition comme du pouvoir .
Ce faisant il a ouvert un large boulevard à une alternance que rien ne pouvait plus arrêter et qui était grosse d’incertitudes en ce qu’elle risquait d’exposer les piliers de notre sécurité à la vindicte populaire.
L’histoire est – elle en train de se répéter ?
Le manque d’attention et la désinvolture affichée face à la gestion des affaires publiques , contrairement au trop plein d’intérêt et d’énergie, à la primauté excessive accordés à la fouille de fautes et manquements de l’ancien régime, qui lui ont déjà valut la sanction populaire, la perte du pouvoir, et la répression grossière et inéquitable qui s’en suit, ne sonnent t – ils pas comme un retour de l’ascenseur?
En remettant aux calendes grecques, faute de mieux, l’essentiel de ce pourquoi il a été élu, c’est à dire la résolution des problèmes de tous ordres qui assaillent les populations, pour mettre le focus sur les tares de ses prédécesseurs qui à l’instar de tout régime politique en exercice ou en fin d’exercice , rentrent dans l’ordre courant des choses; n’est on pas en train de préparer inconsciemment le retour de Macky?
Surtout que ce dernier en dépit de ses erreurs et parfois de ses mauvais choix que l’on peut trouver hélas, de manière récurrente dans toute gestion politique, a indiscutablement posé des actes forts au bout d’un bilan quantifiable et visible qui le rappelleront forcément et pendant longtemps encore au bon souvenir des sénégalais. Son prix récent, du bâtisseur africain de l’année, le justifie amplement.
Et le fait ne serait pas insolite. Des exemples foisonnent dans le monde. Les plus proches de nous ; le Mali, le Ghana,les États Unis, Israël etc… viennent de le vivre ou l’on déjà vécu.
Et la sourate 3 verset 26 du livre saint ne contredit pas une telle éventualité. (Dis Oh Allah maître de l’autorité absolue . Tu donnes l’autorité à qui tu veux , et tu arraches l’autorité à qui tu veux ; tu donnes la puissance à qui tu veux, et tu humilies qui tu veux . Le bien est en ta main tu es omnipotent.)
Surtout que,cinq ans, c’est trop peu pour effacer d’aussi lourdes réalisations, du narratif collectif . Reddition des comptes arrestations stigmatisation, spectre de l’épée de Damoclès , même bien exécutés, n’empêcheront pas l’exercice du décret divin. Vouloir ce que dieu veut, est la seule science qui mette en repos.
La méditation de ce verset coranique sublime, invite à l’humilité, impose le pardon, incite au travail et au respect sacerdotal des principes élémentaires de conduite des affaires publiques et de conformité aux règles morales traditionnelles de civilité de courtoisie de retenue d’empathie de convivialité en un mot de commune volonté de vie commune, afin de ne pas contrarier l’évolution normale des choses.
Ousseynou Keita