Mame Makhtar Gueye, président de l’ONG Jamra, réaffirme son ferme rejet de toute présence LGBT au Sénégal et appelé à une mobilisation populaire en faveur de la criminalisation de l’homosexualité. Lors d’une conférence de presse tenue ce vendredi, il a annoncé un rassemblement prévu le 23 mai devant l’immeuble effondré de Ngor, qualifiant l’événement de «prière de repentir». «Aujourd’hui marque le premier jalon de notre combat pour la criminalisation de l’homosexualité au Sénégal», a-t-il déclaré.
Cette marche s’inscrit dans une série d’actions destinées, selon lui, à « rappeler à l’ordre les autorités » et à « faire barrage à l’agenda LGBT ». Il en a profité pour exhorter les organisations religieuses et civiles à s’unir contre ce qu’il considère comme une « banalisation » des actes homosexuels.
Critiques envers Jean-Luc Mélenchon et mise en garde au président Sonko
Mame Makhtar Gueye a également fustigé la visite au Sénégal du politicien français Jean-Luc Mélenchon, l’accusant d’être « membre de la loge maçonnique du Grand Orient de France depuis 1983 ». Pour lui, cette présence symbolise une ingérence étrangère dans les affaires sociales et culturelles du pays. « Il ne devait pas être invité ici. C’est une erreur », a-t-il lancé, s’adressant indirectement au Premier ministre Ousmane Sonko.
Il a par ailleurs rappelé les engagements passés de ce dernier en faveur de la pénalisation de l’homosexualité, déplorant un apparent revirement. « Si Sonko donne une réponse pire que celle de Macky Sall, allons-nous rester les bras croisés ? », s’est-il interrogé, condamnant une « tolérance assumée » envers la communauté LGBT.
Défense des valeurs sénégalaises
Le dirigeant de Jamra a insisté sur le fait que son organisation ne cherche ni à « diaboliser » ni à « stigmatiser », mais à « protéger les valeurs culturelles et religieuses du Sénégal ». Il a rappelé que plusieurs associations, dont Jamra, s’étaient déjà mobilisées en 2022 pour exiger une loi criminalisant l’homosexualité, bénéficiant alors du soutien de certaines figures de l’opposition.