La situation à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) est profondément préoccupante.
En tant qu’anciens étudiants, nous comprenons parfaitement la détresse et la frustration qui sous-tendent la reprise des manifestations.
Nous avons nous-mêmes connu ces mêmes difficultés, ces retards de bourses qui compromettent le quotidien, les études et l’avenir.
UNE MISE EN GARDE FACE AUX INTRUS ET AUX MANIPULATIONS
Dans ce moment de revendication légitime, il est impératif que les étudiants fassent preuve de la plus grande vigilance. Le mouvement doit rester maître de ses revendications et de son intégrité.
Nous savons, par expérience, que des individus armés étrangers au campus peuvent s’immiscer dans la foule.
Ces intrus, souvent sous le commandement de politiciens véreux tapis dans l’ombre, cherchent à détourner le mouvement pacifique pour leurs propres agendas, souvent violents et inavoués.
La vigilance de chaque étudiant est la garantie de sa propre sécurité.
Et l’État, les services de renseignement savent ce que nous autres ne savons pas. C’est pourquoi il faut voir de manière positive l’entrée des forces de l’ordre au sein du campus universitaire dont l’objectif est de prévenir le mal et l’irréparable.
Il est donc essentiel de rester concentrés sur les objectifs du mouvement et de s’assurer que le caractère pacifique de la manifestation est préservé.
Vos vies et votre intégrité physique dépendent directement de cette vigilance collective. Identifier et isoler les éléments perturbateurs permet de préserver l’image, l’efficacité et, surtout, la sécurité de tous les manifestants.
Nous savons ce que c’est que de revendiquer un droit légitime, vital pour la poursuite de notre parcours académique, notamment un paiement intégral des bourses pour l’année universitaire 2024-2025 et un trousseau adéquat.
Il est crucial que toutes les parties s’engagent dans un dialogue constructif. Les étudiants ont des droits légitimes et leurs préoccupations sont fondées, mais il est tout aussi important de préserver l’ordre public et la sécurité de tous.
La violence, d’où qu’elle vienne, ne peut être une solution.
Le gouvernement et les autorités universitaires doivent non seulement prendre en compte ces revendications, mais aussi y répondre avec humanité et justice. Les étudiants, de leur côté, doivent également être ouverts au dialogue et prêts à s’asseoir autour d’une table.
APPEL À LA CALME ET À LA RESPONSABILITÉ PARTAGÉE
La violence et les affrontements ne résoudront rien. Il est temps pour chacun de faire un pas en arrière et de réfléchir à la meilleure façon de résoudre cette crise. Chaque acteur doit lâcher du lest pour que les discussions puissent enfin avoir lieu dans un climat apaisé. C’est uniquement par la concertation et la bonne volonté réciproque que nous trouverons une solution durable.
Les étudiants sont l’avenir du Sénégal, et il est impératif de les soutenir. Un climat de paix et de stabilité est la condition sine qua non de leur réussite.
Ne laissez personne instrumentaliser votre juste colère ou vous infiltrer pour attenter à votre vie ou à votre intégrité physique.
Nous appelons donc toutes les parties à faire preuve de calme, de responsabilité et d’empathie, et à travailler ensemble pour trouver une solution pacifique et durable à cette crise.
Me Diaraf SOW Juriste Consultant
Diplômé de la faculté de droit de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar
Président national du parti ADAE/J
