Vingt-trois ans. Prese que un quart de siècle que les familles des victimes (près de 2 000) du Bateau Le Joola, se battent contre l’oubli et une justice qui tarde. À quelques jours de la commémoration, leur voix a de nouveau retenti à Dakar, chargée d’une douleur intacte et d’une colère grandissante.
Face à « l’impunité organisée », elles refusent de se taire. Comment accepter que le dossier soit classé sous le prétexte de la disparition du capitaine, alors que les enquêtes ont pointé des responsabilités dans la hiérarchie militaire et administrative ? Pour elles, c’est une blessure qui ne peut guérir.
Le renflouement du bateau n’est pas qu’une demande technique ; c’est un acte de piété, une reconnaissance envers ceux qui reposent toujours au fond de l’eau. Leur appel est un cri du cœur : que l’État assume enfin ses responsabilités pour que le Sénégal puisse affronter son histoire avec dignité. La vérité n’est pas négociable.