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Actualité au Sénégal

2029, OU LA RÉPUBLIQUE EN OTAGE

PBy P25 décembre 2025Aucun commentaire5 Mins Read
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L’ambition sans vertu : j’accuse la diversion et la capture de l’État.

J’accuse la diversion organisée au sommet de l’État, au moment même où le Sénégal n’a plus le droit de perdre du temps. Le 14 novembre 2025, l’agence S&P a dégradé la note souveraine du Sénégal à « CCC+ », en pointant une position d’endettement jugée précaire et des risques de refinancement. Dans ce contexte, chaque heure de gouvernement devrait être consacrée à la trésorerie, à la dette, à la production, à l’emploi, au coût de la vie. Or que voit-on ? Une mise en scène politique autour d’un horizon électoral de 2029, comme si la nation était un simple marchepied.
J’accuse l’indécence d’une campagne installée trop tôt, trop fort, trop bruyamment. Le 22 décembre 2025, le collectif des avocats d’Ousmane Sonko a tenu une conférence de presse où l’éligibilité de 2029 affleure comme un objectif politique central, pendant qu’est mise en avant une stratégie de relance de ses dossiers judiciaires, notamment par la voie d’une révision dans l’affaire qui l’oppose à Mame Mbaye Niang. Voilà donc la priorité mise en vitrine : non pas la dette, non pas l’hôpital, non pas la vie chère, mais la trajectoire politique d’un homme.

Qu’on ne torde pas les mots : personne ne conteste le droit de tout citoyen à se défendre. Ce que j’accuse, c’est l’usage politique de la justice et l’inversion des urgences. Quand il s’agit de l’avenir personnel du chef du gouvernement, la machine s’emballe et l’on réclame vitesse, exception et mobilisation. Quand il s’agit des urgences nationales, elle marche, elle hésite, elle tergiverse. La preuve la plus cruelle, c’est la loi d’amnistie liée aux violences politiques : des familles attendent encore vérité et réparation, alors même que le pouvoir dispose d’une majorité parlementaire et d’une capacité d’initiative. Sur ce dossier, tout paraît calculé, flou, différé. Pendant ce temps, sur l’éligibilité 2029, on accélère. J’accuse cette hiérarchie des combats : elle trahit une obsession, et elle blesse les victimes.

J’accuse l’hypocrisie d’un pouvoir qui se drape dans le « Jub, Jubal, Jubanti » et qui, dès que la question touche au cœur de ses intérêts, ressort les vieilles recettes : dramatisation, polarisation, fabrication de tension, intimidation symbolique des institutions. J’accuse cette tentation de remettre le pays sous pression, alors que l’économie exige rigueur, méthode et sérieux, et que la société exige apaisement, justice et travail.

J’accuse aussi l’irresponsabilité d’un exécutif qui laisse prospérer des crises sensibles, notamment dans la santé publique, pendant que l’agenda médiatique est happé par la bataille de 2029. Quand des allégations de dysfonctionnements et de corruption émergent dans des dossiers touchant à la santé, l’État n’a pas le droit de détourner le regard. J’accuse la légèreté : un pays qui doute de ses institutions ne se redresse pas avec des conférences d’avocats sur l’éligibilité de demain.

J’accuse enfin le soupçon de captation : cette impression que l’État distribue ses conventions, ses conseils et ses mandats comme on distribue des récompenses. Et le soupçon devient plus lourd encore quand on observe le dénominateur commun souvent évoqué : ces conseils seraient, pour une large part, composés d’avocats ayant défendu Ousmane Sonko. Faut-il comprendre que l’État doit désormais “rétribuer” ceux qui ont cru au projet en marchés, en conventions, en positions comme on rembourse une dette politique ? Je n’accuse pas sans preuve ; je constate qu’une opacité persistante nourrit la rumeur et fragilise la confiance. Des noms circulent et des rattachements sont évoqués, avec un même arrière-goût : le partage du gâteau. Parmi les illustrations citées dans l’espace public figurent le cabinet Bamba-Cissé & Associés, souvent mentionné autour de structures stratégiques comme SENELEC, ASER, DER et la Caisse des Dépôts et Consignations, mais aussi Me Ndoumbe Wane (PAD, AIBD), Me Henri Valentin Gomis (Caisse de Sécurité sociale…) et Maître Ciré Clédor Ly (Le Soleil…). Si ces informations sont exactes, la question est simple : sur quelle base, selon quels critères, pour quels montants, avec quelles procédures (mise en concurrence, transparence, prévention des conflits d’intérêts) ? Et si elles ne sont pas exactes, une autre question demeure : pourquoi l’État laisse-t-il l’opacité fabriquer le soupçon ? Dans les deux cas, la réponse est la même : publier les conventions, leurs objets, leurs durées, leurs honoraires et les modalités de désignation. L’argent public ne supporte pas l’ombre.

J’en viens au point le plus grave : la responsabilité historique des magistrats, singulièrement ceux de la Cour suprême. Le Sénégal les regarde. L’histoire les regarde. Il ne s’agit pas de sauver un homme, ni de casser un homme. Il s’agit de sauver une frontière : celle qui sépare la justice de la pression, le droit de l’intimidation, la décision du bruit. La Cour suprême n’est pas un théâtre. J’accuse toute tentative de pression sur les juges, d’où qu’elle vienne, et j’en appelle à leur serment : juger en droit, avec indépendance, et refuser que leurs décisions soient déterminées par la clameur politique.

Le Sénégal ne demande pas des manœuvres. Il demande un cap. Il ne demande pas une République sous pression. Il demande un État au travail. Et s’il faut une phrase pour conclure, qu’elle soit simple, humaine, implacable : on ne bâtit pas une nation sur une obsession personnelle, on ne redresse pas une économie avec des conférences d’avocats, et on ne respecte pas un peuple en lui imposant, encore, la politique du « moi d’abord ».

Sidya DIOP

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