Dans un contexte marqué par la montée des tensions identitaires, la persistance de conflits locaux et les défis d’intégration sous régionale, il est plus que nécessaire de songer à revenir aux sources pour pour puisser des solutions. C’est dans cette lancée que l’association Mbokatoor Maasir et les Communautés de ressortissants ouest-africains établies au Sénégal ont organisé, ce mercredi 3 décembre 2025 au monument de la Renaissance Africaine un fadel sur le » COUSINAGE À PLAISANTERIE », dans le cadre de la première édition d’ECOFEST, le festival ouest-africain des arts et de la culture.
Placé sous le Thème: » Cousinage à Plaisanterie: un vecteur de cohésion sociale et de réconciliation au service de la Renaissance Africaine, ce panel a eu pour objectif de célébrer en effet la richesse du patrimoine culturel immatériel de l’Afrique que le continent a su préserver.
» Ces pratiques sociales millénaires constituent aujourd’hui encore un socle d’identité collective et un levier de cohésion, nous dit M. Pape Massene Sène- Maître de conférence à Ucad.
Selon lui, » le cousinage à plaisanterie, connu sous les appellations KAL OU MAASIR au Sénégal, SANANKOUYA au Mali, RAKIRÉ au Burkina Faso et Toukpé en Côte d’Ivoire occupe une place essentielle est une action inter-générationnelle. Depuis l’empire du Ghana, le cousinage a été la voie matrilinéllaire ou matriacale qui veut dire les enfants de la 1ére sœur du roi qui venaient hériter du trône à son décès et ceci créait de vives tensions. Pour calmer les choses on a fait comprendre au fils que c’était lui le maître de celui qui viendra plutard récupérer les biens de son cher père et qu’il n’a rien perdu car c’était que son serviteur. Mais a ce serviteur la aussi on fait comprendre quelque chose de fondamentale dans le cousinage à plaisanterie: vous vous allez prendre des biens vous avez quelque chose de beaucoup plus précieux qui n’est pas les biens matériels. Vous a votre sœur ou vos sœurs le premier prétendant que l’on appelle le mari en droit et en loi c’est ce M. Que vous allez spolier. Vous prenez le bien il prend quelqu’un chose de beaucoup plus précieuse.
A la génération suivante de cette meme lignet ça sera la restitution car ce sont les enfants de ce M. Qui a été spolier qui sont devenus les neveux de ce M. Qui avait spolié leur père qui vont aller récupérer ce que leur père pris dans le 1er échange. Voilà le produit circulaire!!.
Je voudrais alors dire que le parenté à plaisanterie ici est beaucoup plus importante que le cousin à plaisanterie qui n’est qu’un mot pour faire passer la pilule et à ce titre là, par rapport à ce qui se passe au Sénégal.
Cependant ce COUSINAGE À PLAISANTERIE ne se limite pas seulement au Sénégal, il se passe dans d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest et même du centre.
Au Tchad, Dr Félix Mbete-Sociologue, président de l’Union des jeunes pour paix et la nation africaine( UJPNA), sur comment était née et pratiquer cet parenté de cousinage à plaisanterie.
D’après lui: » Au Tchad où les gens disent que c’est une guerre sans fin, ce pratique qui apaise est plus que nécessaire et nous avons la preuve avec ce qui se passait au Nord.
Au Tchad, ce cousinage à plaisanterie dans le sud est une solution de vivre ensemble, une manière d’aimer l’autre malgré ses défauts et ses faiblesses sans conséquences fâcheuse.
A travers cet ironie on inculte la sage meme au roi .
» Au Tchad dit-il, ce sont les nièces et les neveux qui profit de ce titre pour enseigner au roi les choses que les autres n’osent pas dire. Ceci est un base au leadership et l’amour qui est le privilège de Dieu ».
Selon le sociologue Djiby Diakhaté, le cousinage à plaisanterie (ou sanankuya) est un atout majeur pour le Sénégal qui constitue un socle social capable de prévenir les crises et de maintenir la cohésion nationale.
Il considère cette pratique comme un véritable mécanisme de régulation sociale, un facteur qui peut « prévenir ces formes de secousses, qui pourraient venir ébranler le cadre social ». Pour lui, chaque citoyen devrait veiller à se référer à ce socle pour faire face aux dangers qui menacent la stabilité et la paix sociale, tels que la criminalité ou les tensions intercommunautaires.
Diakhaté met en avant l’importance de ce patrimoine culturel immatériel dans la consolidation du vivre-ensemble, agissant comme un outil de réconciliation et de pacification qui favorise la stabilité entre les familles, les groupes ethniques et les communautés, un point de vue partagé par d’autres anthropologues et sociologues étudiant la pratique en Afrique de l’Ouest.
Reposant sur la raillerie codifiée, les moqueries ritualisées et les joutes verbales entre groupes sociaux, cette tradition qui a longtemps servi de mécanisme de prévention et de résolution de conflits, permettant d’apaiser les tensions, de renforcer les liens communautaires et de favoriser la est plus que nécessaire dans un monde ou le pouvoir et l’argent priment sur l’humain, la famille.
