La crise en Guinée-Bissau a trouvé un écho retentissant dans l’hémicycle sénégalais, ce vendredi 28 novembre 2025. Interpellé par des députés sur le coup de force militaire ayant renversé le président Umaro Sissoco Embaló, le Premier ministre Ousmane Sonko a adopté une position tranchée, tout en maniant la prudence protocolaire.
Il a débuté son intervention en précisant ne pas vouloir s’étendre sur un sujet relevant des « attributs du président de la République ». Cependant, usant de sa « liberté de commenter », il a qualifié les événements de « combine » jugée anormale. Le chef du gouvernement a insisté sur l’impératif de mener à son terme le processus électoral, de respecter le choix des urnes et de libérer les personnes arbitrairement détenues.
Sa déclaration est interprétée comme un désaveu implicite des putschistes. Par ailleurs, sa référence laconique et critique à la CEDEAO – « Vous savez déjà ce que j’en pense » – réaffirme sa défiance habituelle envers l’organisation sous-régionale.
En arrière-plan de cette prise de parole, une opération diplomatique et sécuritaire d’envergure a eu lieu : l’exfiltration réussie de l’ex-président Embaló vers le Sénégal, le 27 novembre. Cette évacuation, approuvée par la CEDEAO lors d’un sommet extraordinaire, vise à sécuriser l’ancien chef de l’État et à condamner la rupture de l’ordre constitutionnel, tandis qu’à Bissau, les militaires consolident leur emprise sur le pouvoir.
