Un atelier de vulgarisation de la nouvelle convention collective des officiers et marins de la marine marchande sénégalaise, section pêche, s’est ouvert ce lundi à l’hôtel Terrou-Bi, sous la présidence de M. Bécaye Diop, Directeur général de l’Agence nationale des affaires maritimes (ANAM).
Cette convention, signée le 18 septembre 2024 et entrée en vigueur le 1er octobre de la même année, marque une évolution majeure dans la régulation du travail à bord des navires de pêche industrielle. Elle remplace un texte vieux de 48 ans, adopté en 1976, devenu obsolète face aux nouvelles réalités du secteur.
« La version révisée de 2024 vaut son pesant d’or. Elle aligne désormais notre législation sur les normes internationales, notamment la Convention C188 de l’OIT », a déclaré M. Diop dans son discours d’ouverture.
Des avancées concrètes pour les marins pêcheurs car la révision de cette convention est née d’un processus inclusif, motivé par la dénonciation de 24 articles sur 70 par la Plateforme des syndicats de marins. Elle introduit des améliorations majeures :
*Relèvement du préavis : de 8 jours à 1 mois pour les marins, 2 mois pour les agents de maîtrise, 3 mois pour les officiers.
*Nouvelle prime forfaitaire de pêche : 65.000 FCFA mensuels pour les marins sénégalais embarqués sur des navires étrangers.
*Doublement de certaines rémunérations : par exemple, les capitaines voient leur prime passer de 3.500 à 7.000 FCFA/jour.
*Meilleure prise en compte de l’ancienneté : désormais calculée sur 12 mois (au lieu de 20).
Dialogue social et application effective si la plupart des armateurs appliquent déjà la convention, certains points restent sensibles, notamment l’inscription systématique des nouvelles primes sur les bulletins de paie. Cet atelier vise justement à harmoniser les pratiques et à s’assurer d’une compréhension partagée du texte par toutes les parties prenantes.
« L’objectif est que cette convention soit respectée partout, par tous. Et que l’information arrive jusqu’au dernier marin pêcheur », a insisté le Directeur de l’ANAM.
Le programme de vulgarisation s’étend sur cinq jours, jusqu’au vendredi, avec des ateliers d’échanges et d’explications détaillées des 24 articles modifiés ou introduits.
Vers un climat social apaisé et un secteur modernisé car ce nouvel accord s’inscrit dans une vision plus large de modernisation du secteur maritime, prônée par le Président de la République, M. Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Il ambitionne d’instaurer un travail décent et durable dans un secteur clé de l’économie nationale.
Parallèlement, l’ANAM a lancé plusieurs initiatives structurantes :
*Un programme de bourses de formation STCW pour 200 marins pêcheurs.
*Une application de gestion des plaintes, GAAL-GUI, destinée à lutter contre le harcèlement à bord.
Enfin, M. Diop a annoncé le prochain chantier de révision : celui de la convention collective de la marine marchande section commerce, en vigueur depuis… 1975.
« C’est ensemble, dans un dialogue tripartite constant, que nous pourrons bâtir un nouveau contrat social durable et équilibré pour notre secteur maritime », aconclu le DG de l’ANAM.