Après des années de traque, la Police nationale a finalement mis la main sur “Kocc Barma”, un individu accusé de diffuser massivement des vidéos à caractère pornographique et pédopornographique obtenues illégalement. Vendredi, lors d’une conférence de presse, le commissaire Pape Mamadou Djidiack Faye, chef de la Division spéciale de lutte contre la cybercriminalité, a détaillé les circonstances de cette arrestation hautement médiatisée.
Des crimes répétés et une traque minutieuse
Depuis plusieurs années, les services de police enregistraient de nombreuses plaintes liées à la diffusion de contenus intimes volés, mettant en scène des Sénégalais, dont des mineurs. Le suspect, opérant sous le pseudonyme “Kocc Barma”, aurait exploité des plateformes numériques pour partager ces vidéos, tout en extorquant certaines de ses victimes.
“Dans un cas récent, il a publié des images intimes d’une mineure avant de tenter de lui soutirer de l’argent sous menace de diffusion. Nos investigations ont confirmé que ces vidéos étaient bel et bien en ligne sur des sites spécialisés”, a expliqué le commissaire Faye.
L’arrestation a eu lieu tôt dans la matinée du 17 juillet 2025, dans la région de Dakar, avec l’appui de la Brigade d’Intervention Polyvalente (BIP) et sous la supervision du parquet.
Un réseau camouflé derrière des pseudonymes et des VPN
Pour échapper aux autorités, “Kocc Barma” utilisait plusieurs techniques de dissimulation : fausses identités, réseaux privés virtuels (VPN) et autres outils de anonymisation. Cependant, des analyses techniques approfondies ont permis de remonter jusqu’à lui.
Lors de la perquisition, les forces de l’ordre ont saisi :
-Des ordinateurs et smartphones ;
-Plusieurs puces téléphoniques ;
-Des outils de gestion de sites web b
-D’autres éléments matériels liés à l’enquête.
“L’examen des appareils confirme son rôle central dans ce système. Tout indique qu’il gérait personnellement les plateformes ‘seneporno’, ‘babiporno’ et d’autres sites similaires”, a affirmé le commissaire.
Une enquête toujours en cours
Si le principal suspect est désormais en garde à vue, les investigations se poursuivent pour identifier d’éventuels complices. Deux des plateformes incriminées ont déjà été bloquées par la Division spéciale de lutte contre la cybercriminalité (DSC).
Le commissaire Faye a saisi l’occasion pour lancer un appel aux victimes : “La Police nationale est pleinement engagée dans ce combat. Nous encourageons toutes les personnes ayant subi ou été témoins de tels agissements à se manifester auprès de nos services.”
Cette arrestation marque un tournant dans la lutte contre la cybercriminalité au Sénégal, mais elle rappelle aussi l’importance de la vigilance face aux dangers du numérique.