Tribune transnationale– L’Afrique des révolutionnaires soutient l’AES et met en garde les traîtres, vive la souveraineté panafricaine !
Trop longtemps, le Sénégal a été pointé du doigt pour sa posture jugée passive face aux bouleversements géopolitiques en Afrique de l’Ouest. Face à l’émergence de l’Alliance des États du Sahel (AES), notre silence paraissait complice, voire honteux. Pourtant, dans l’ombre des palais et des chancelleries, les peuples souffraient. Je me souviens de cette vidéo déchirante, devenue virale, d’une sœur malienne, en pleurs à la Mecque, implorant le président Macky Sall de demander la levée de l’embargo de la CEDEAO sur son pays. Ce cri du cœur a traversé les frontières, réveillant les consciences. Aujourd’hui, l’Histoire prend un autre tournant.
Avec l’arrivée du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko, un souffle nouveau embrase le Sénégal. Un souffle de rupture, d’audace et de solidarité africaine. C’est dans cette dynamique que le député révolutionnaire Guy Marius Sagna, infatigable militant de la souveraineté populaire, a manifesté son soutien au président Ibrahima Traoré. Le Premier ministre Ousmane Sonko s’est rendu au Burkina Faso ce 16 mai 2025, pour assister à l’inauguration du mausolée du président Thomas Sankara et ses douze compagnons. S’en suivra une déclaration de soutien sans réserve du Sénégal au peuple burkinabè face aux attaques des criminels instrumentalisés par les impérialistes, et une forte collaboration économique historique entre les deux pays, lançant un fort message d’union entre les pays africains en ces moments ultimes de notre histoire commune.
La mécanique impérialiste : affamer, diviser, manipuler
C’est dans cet élan de rapprochement, de solidarité et de soutien historique entre pays du Sud que certains individus — présumés délinquants économiques, criminels et détourneurs de deniers publics —, sont aujourd’hui en cavale, non pas dans l’anonymat, mais en France, patrie tutélaire qui leur accorde refuge. Ils tentent désespérément de jouer leur ultime carte : celle de la manipulation. Ce refuge, en soi, trahit la profondeur de leurs accointances avec les puissances impérialistes.
Dans une tentative éperdue de survie politique, et sous la menace constante d’une épée de Damoclès judiciaire, ces figures mineures, consumées par une obsession haineuse à l’égard de leur unique adversaire — Ousmane Sonko —, se révèlent à la mesure de leur trouble intérieur. Une agitation qui croît face aux réformes structurelles et systémiques du gouvernement, à la résilience historique d’un peuple sénégalais désormais pleinement aligné avec ses dirigeants, au retrait des troupes françaises du territoire national, et à tant d’autres secousses internes.
Ils s’expriment dans des discours impérialistes, creux, indigestes pour une jeunesse éveillée et affranchie. Non pas pour instruire ou édifier, mais pour rassurer leurs mécènes en leur montrant qu’ils « remplissent leur mission ». Parallèlement, d’autres n’hésitent pas à agiter la carte de l’ethnocentrisme, en instrumentalisant la question « peulh » dans une logique de division. Quelle honte devant l’histoire, alors qu’une jeunesse consciente, éveillée et fière, marche résolument aux côtés de grands hommes pour construire une révolution africaine authentique et souveraine.
Il est désormais impératif que les dossiers judiciaires de ces traîtres notoires, complices actifs de la contre-révolution, soient exposés au grand jour. Le peuple sénégalais a le droit de savoir, nommément, la valeur morale de ceux qui se sont rangés du côté des fossoyeurs de notre souveraineté et de nos luttes panafricaines.
Depuis les indépendances, les puissances impérialistes n’ont jamais relâché leur emprise. Si les méthodes ont changé, l’objectif reste le même d’empêcher l’Afrique d’exister par et pour elle-même. Aujourd’hui, au lieu des baïonnettes, ce sont les sanctions économiques, les manipulations médiatiques, les guerres par procuration, les djihadistes instrumentalisés et la division ethnique savamment entretenue qui deviennent les outils du chaos. L’instabilité actuelle dans le Sahel n’est pas un hasard et guette toute l’Afrique. Elle est le fruit d’une stratégie éprouvée d’isoler les régimes souverainistes, d’affamer les populations, de provoquer des rébellions internes et de justifier une nouvelle forme d’interventionnisme humanitaire ou sécuritaire. Mais cette fois, la conscience populaire est en éveil.
De nombreux leaders africains révolutionnaires ont été éliminés ou renversés pour avoir défié les puissances impérialistes et prôné l’émancipation du continent. Thomas Sankara, Patrice Lumumba, Amílcar Cabral, Samora Machel, Kwame Nkrumah et Omar Blondin Diop ont tous été victimes de trahisons, d’assassinats ou de coups d’État, souvent orchestrés avec la complicité de services étrangers et de collaborateurs locaux, en raison de leur engagement pour la souveraineté, l’unité et la libération de l’Afrique. Allons-nous laisser l’histoire se répéter encore ?
À chaque fois, le même schéma se répète avec des traîtres parmi nous, manipulés ou achetés, poignardant dans le dos nos leaders les plus visionnaires.
Le Sénégal, berceau de résistances
Face à cela, il est urgent de rappeler que le Sénégal n’est pas un pays neutre dans l’histoire des résistances africaines. De Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké à Seydou Nourou Tall, d’Aline Sitoe Diatta à Thierno Souleymane Ball, de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké à Ndatté Yalla, notre terre a porté des insoumis, des intransigeants, des bâtisseurs de dignité. Aujourd’hui, une nouvelle génération reprend le flambeau. Une jeunesse qui ne croit plus aux récits mensongers de médias occidentaux, qui comprend que les camarades de l’AES ne sont pas des putschistes assoiffés de pouvoir, mais des patriotes anti-impérialistes qui ont libéré leurs peuples des armées d’occupation, des pantins politiques, des traités néocoloniaux.
Au Sénégal, la révolution a pris une autre forme qui est spirituelle, civile, pacifique, populaire et déterminée. Mais elle répond au même besoin de retrouver notre souveraineté, de sortir de la tutelle, et de bâtir une Afrique en action dans un monde multipolaire face à la guerre économique mondiale en cours.
En août 2024, des responsables ukrainiens ont suggéré que l’Ukraine avait fourni des renseignements et une formation aux rebelles touaregs du Mali, notamment pour l’utilisation de drones. Ces criminels ont mené des attaques contre l’armée malienne et les mercenaires russes du groupe Wagner, tuant plusieurs soldats. L’Ukraine a nié toute implication directe, mais des vidéos et des déclarations ont alimenté les accusations. Suite à ces événements, le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont rompu leurs relations diplomatiques avec l’Ukraine. Ils ont également adressé une lettre au Conseil de sécurité de l’ONU, dénonçant le soutien présumé de l’Ukraine au terrorisme dans la région et demandant des mesures contre Kiev. Ces pays ont exprimé leur inquiétude quant à l’ingérence étrangère et à la violation de leur souveraineté. L’ONU n’a pas encore pris de mesures concrètes suite à cette demande. Cependant, des sources diplomatiques ont confirmé l’existence de contacts entre les autorités ukrainiennes et les rebelles maliens, sans préciser la nature exacte de ce soutien.
Ceux qui touchent le Mali, le Burkina Faso et le Niger, touchent toute l’Afrique.
Il est temps d’agir, ensemble
Journalistes, écrivains, médecins, enseignants, forces de défense et de sécurité, artistes, penseurs, citoyens, notre devoir est désormais clair. Nous devons former un rempart autour de nos dirigeants légitimes, combattre la désinformation, traquer les relais de l’impérialisme, éclairer nos peuples et affermir leur conscience. Le temps des discours est révolu. Nous n’avons plus besoin de lamentations, mais de victoires concrètes, d’unité stratégique, de souveraineté agissante.
Les armées françaises quittent nos terres. Les bases étrangères s’effacent. Le champ est libre pour que l’Afrique invente son propre destin. Ce n’est pas une illusion. C’est une opportunité historique. Alors, sonnons la cloche de soutien massif et historique à l’AES, notre vraie identité panafricaine.
Niger : le bastion d’une souveraineté retrouvée dans le sillage de l’AES
Le Niger s’impose aujourd’hui comme l’un des symboles les plus éloquents de la quête d’indépendance réelle sur le continent. Depuis son arrimage à l’Alliance des États du Sahel AES, aux côtés du Mali et du Burkina Faso, le Niger marque une rupture assumée avec l’ordre postcolonial, incarné notamment par la présence militaire française et l’influence d’institutions occidentales.
À Niamey, les autorités de transition multiplient les signaux forts : réaffirmation de la souveraineté nationale, diversification des partenariats stratégiques, et renforcement de la coopération avec les voisins sahéliens partageant une même vision. Ces choix, salués par une frange de la jeunesse africaine engagée dans une lutte idéologique pour la dignité du continent, s’inscrivent dans une dynamique de refondation historique.
Mais cette marche vers l’autonomie ne va pas sans défis. Sur les plans économiques, sécuritaires et diplomatiques, le Niger doit désormais faire preuve de résilience et d’ingéniosité pour bâtir un modèle de développement décolonisé, capable de répondre aux attentes d’un peuple en quête de justice sociale et de progrès.
Dans ce contexte, le soutien populaire et international aux aspirations de l’AES prend une dimension stratégique. La solidarité entre les peuples africains devient un levier essentiel pour soutenir ces transitions audacieuses. Le Niger, aujourd’hui en première ligne, porte haut l’étendard d’une Afrique en train de se réinventer non pas contre le monde, mais pour la souveraineté.
Pour recouvrer une souveraineté pleine et entière, certains estiment qu’il est indispensable de reprendre en main la gestion totale des finances publiques. Dans cette optique, de nombreux jeunes partisans de cette vision considèrent que l’AES (Alliance des États du Sahel) doit se doter de sa propre monnaie et se retirer de l’Union monétaire ouest-africaine.
Cependant, pour que ce projet profite réellement aux peuples, il sera nécessaire de bâtir des institutions solides et de mettre en place une économie assainie, débarrassée de la corruption, de la gabegie et des dérives souvent associées aux anciens régimes dits démocratiques.
La justice sociale constitue également un pilier essentiel de cette nouvelle vision. Cela implique que nul ne soit au-dessus des lois, en particulier ceux reconnus coupables de détournement de fonds publics.
Ce sont là quelques-uns des défis majeurs auxquels l’AES devra s’attaquer pour affirmer concrètement sa rupture avec les régimes déchus.
Nous devons la saisir avec détermination, lucidité et solidarité panafricaine.
Unissons-nous. Soutenons-nous. Luttons.
Pour l’action. Pour la souveraineté sécuritaire. Pour la prospérité.
Vive l’AES ! Vive l’Afrique souveraine ! Vive la révolution panafricaine !
Zaynab SANGARÈ, Journaliste d’investigation sénégalaise
Balkissa KOSSOUKOYE, journaliste, bloggeuse Nigérienne